Small Is Beautiful – E.F. Schumacher

Un livre sorti en 1970 et qui n’est plus publié. L’auteur nous propose sa vision d’une société à taille humaine. Plus petite et plus belle.

Bienvenue en 1970

Schumacher nous fait part de plusieurs constats :

  1. Aujourd’hui (en 1970), la santé d’une économie est en fonction du profit et des chiffres uniquement. Si ceux-ci sont en croissance, alors l’économie est positive. Les autres facteurs ne comptent pas.
  2. La responsabilité de l’acheteur et du vendeur ne se limite qu’à eux-mêmes. L’environnement par exemple est totalement mis de côté. On oublie que l’homme se nourrit de matière vivante et qu’on emprunte tout à la nature.
  3. Les centrales nucléaires ne peuvent pas être démantelées ou déplacées. Elles occuperont donc leur terrain pour l’éternité.
  4. Un sixième des personnes produisent réellement avec leurs mains et le cerveau (agricultures, industries, constructions, mines)
  5. L’énergie, le ciment et l’acier existent depuis 100 ans. Avant cela, nous avons pu construire des cathédrales immenses et des pyramides qui sont toujours là.
  6. Pour prédire l’avenir, les Grecs avaient des Oracles, les Chinois avaient le livre YiKIng. Aujourd’hui, nous avons l’ordinateur.
  7. Dans les pays les plus riches, les pauvres sont encore plus pauvres et la pollution est énorme

Comparaison du travail entre le point de vue d’un économiste moderne et un économiste bouddhiste

L’économiste moderne

Le travail est considéré comme un mal nécessairePour l’employeur, c’est un coût à réduire au maximum, voire à le remplacer idéalement par l’automation. Pour l’ouvrier, le travail n’a pas d’utilité, c’est sacrifier ses loisirs et son temps de confort en échange d’une compensation (le salaire).

L’idéal pour un employeur : produire sans employé. Pour l’employé : avoir un revenu sans travailler. Dans l’économie moderne, le niveau de vie dépend du montant de la consommation annuelle. Une personne qui consomme davantage vit donc beaucoup mieux.

L’économiste bouddhiste

Le travail a trois fonctions :

  • Donner à l’homme la chance d’exploiter ses compétences
  • Dominer son égocentrisme en participant avec d’autres à une tâche commune
  • Produire un bien ou un service nécessaire à une existence décente

La consommation n’est qu’un moyen pour obtenir du bien-être. Le but est d’obtenir le maximum de bien-être avec un minimum de consommation. Pour s’habiller par exemple, le but est de nous tenir chaud et avoir une apparence agréable. L’idéal est donc d’atteindre ce but avec une coupe simple et facile, le moins de gâchis d’étoffe et un modèle qui requiert le minimum de peine.

Les idées pour une nouvelle société

  • Produire local et exporter à petite échelle.
  • Travailler près de chez soi
  • Une ville doit comporter maximum 500.000 habitants
  • Ne plus penser le développement en quantitatif : PNB, épargne et infrastructures
  • Offrir en cadeau un bien, c’est rendre dépendant. Offrir un savoir, c’est rendre libre
  • Un pour cent des programmes d’aide devrait être dédié au savoir
  • Il faut créer des sociétés moins avides d’énergie et moins matérialistes
  • Il faut de l’emploi pour tous. Il vaut mieux beaucoup de personnes avec une plus petite production que quelques personnes avec une haute productivité.
  • Créer des postes où vivent les gens. Avec un équipement bon marché. Des méthodes simples. Des matières premières locales et une consommation locale.
  • Quelqu’un d’éduqué doit beaucoup à ceux qui lui ont permis. Il ne doit donc pas mépriser les ouvriers.
  • Comme les bouddhistes, planter un arbre par personne et l’entretenir pendant cinq ans. Un arbre, c’est de la nourriture, de l’eau et un matériau de construction.
  • Quand une entreprise a un profit considérable, c’est grâce à l’ensemble. Il faut partager le bénéfice ou le réinvestir en capital appartenant à tous.
  • Une partie des bénéfices doit être réinjectée dans une entreprise publique ou une bonne oeuvre
  • Les administrateurs doivent être à l’extérieur
  • L’esprit d’une entreprise familiale est positif, car on met pot commun et on récolte tous les fruits.
  • Toujours favoriser les petites entreprises aux grandes
  • Avoir maximum 350 employés dans une entreprise. Sinon, créer une nouvelle structure indépendante.
  • Des salaires avec un rapport maximum d’un à sept
  • Changer le terme « employé » par « partenaire »
  • Une société doit avoir quatre objectifs : créer du profit, créer un produit rentable et bien conçu, rendre son personnel épanoui, montrer l’exemple pour un monde meilleur.

Mon avis

Ce livre est mon préféré en matière d’économie. Schumacher écrit de manière simple. Il nous transmet sa passion du bouddhisme à travers ses mots. Pour lui, nous devons clairement revenir à des valeurs plus authentiques. Ce qui est encore plus étonnant, c’est la date de parution de l’ouvrage : 1970. Les constats sont pareils, voire pires qu’à l’époque. Il n’est plus publié, mais devrait pourtant être dans toutes les mains de nos futurs économistes. Minimaliste sans le savoir, il donne sa vision d’un monde meilleur.

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