17h38 je suis en train de me préparer deux tranches de pain grillées. J’ouvre l’armoire, je prends le beurre, les oeufs, je regarde le pot de pâte à tartiner au chocolat, je prends le miel, je regarde la pâte à tartiner. Et je referme l’armoire. Et j’ouvre l’armoire et je regarde ce pot de chocolat. Il me regarde aussi. Petit salopard.
J’écoute la radio de la BBC pour parfaire mon anglais. Il y a un reportage sur l’écologie. Sauver la planète. Sauver la planète. On se voile la face complètement. Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver. C’est l’humanité. La planète survivra quoi qu’il arrive. Elle a survécu à une météorite et quelques périodes glaciaires, c’est pas quelques hommes qui vont l’arrêter.
Je me demande même à quoi ça sert d’être végétarien. Oui je le suis. Mais après tout, manger de la viande et faire souffrir les autres animaux, c’est naturel, n’est-ce pas? Le bébé aigle qui éclot, il écorche vif son frère pendant qu’il dort tranquillement au chaud dans son oeuf. La nature est cruelle. Et après tout, la nature, c’est nous aussi.
“Oui mais nous les humain, on est conscient. On est intelligent.”
Qui a dit ça. Laisse moi deviner. Ce ne serait pas par hasard.. des humains?
Oulà je crois que je m’énerve pour rien. Je sais pourquoi. Il est 17h47 et je dois sûrement être en manque. Et il me regarde toujours. Pas pour longtemps mon ami.