Est-ce possible d’être minimaliste quand on vit dans une maison avec un jardin?

Fin 2022, mon épouse et moi-même avons fait l’acquisition d’une maison avec un jardin. Deux mois plus tard, je fais le bilan pour savoir si ce mode de vie est toujours compatible ou pas.

J’ai un peu plus de 100 objets désormais

Concernant la partie objets, j’ai dû accepter que mon nombre d’objets total augmente de facto pour entretenir la maison. Tout d’abord, il y a des outils que je possède pour faire les petits travaux d’entretien et de bricolage. Je parle d’objets tels qu’une visseuse, une boîte à clés ou un établi dans le garage. Ensuite, il y a des objets pour entretenir le jardin comme un râteau ou une bâche. Enfin, il y a les objets qui permettent de recevoir des invités à la maison comme davantage de vaisselle ou un lit pour amis.

Je ne l’avais pas mentionné auparavant, mais le fait de partager sa vie avec une personne qui n’adopte pas cette philosophie augmente aussi le nombre d’objets en général dans la maison. Ce choix s’est naturellement fait en tout conscience et j’en suis satisfait.

Je ne connais pas le nombre total que je possède aujourd’hui mais vous aurez compris que cette philosophie mise avant tout sur la qualité que sur la quantité. Il n’y a pas de bon ou mauvais minimaliste en fonction d’un nombre précis de possessions.

Voici ci-après une mise à jour de la liste de quelques objets que je ne possède toujours pas et que d’autres ont:

  • Une voiture
  • Un compte dans les réseaux sociaux
  • Une friteuse
  • Une machine à raclette
  • Un micro-ondes
  • Un grille-pain
  • Un mixeur multi-usage
  • Un presse-purée
  • Un rouleau à pâtisserie
  • Des cure-dents
  • Des pailles
  • Une cuillère à miel
  • Des essuie-tout en papier
  • Un sapin de Noël
  • Une brosse à cheveux
  • Des cotons-tiges
  • Des mouchoirs en papier
  • Des journaux et magazines
  • Des DVD’s
  • Des souvenirs
  • Une télévision
  • Un lecteur DVD
  • Des cartes de fidélité

Je n’ai pas de pièce « fourre-tout »

Matériellement, je dirais qu’un minimaliste se distingue surtout du fait qu’il ne possède pas de pièce « fourre-tout ». C’est à dire le genre de pièce qui accumule des objets inutilisés, qu’on garde « au cas où » pendant des années, et où l’on met aussi tous les objets reçus, mais qu’on refuse de se débarrasser.

La loi de Pareto, les 90/10

Toujours en ce qui concerne les objets, j’utilise la plupart de mes objets la plupart du temps. Il y a peu d’objets qui dorment par rapport à la loi de Pareto. Cette loi explique que 80% des effets sont le résultat de 20% des causes. Par exemple, concernant les objets, on peut dire qu’on met utilise souvent les mêmes objets, on porte les mêmes vêtements, on cuisine avec les mêmes ustensiles, etc. Le but du minimalisme est de se rapprocher le plus possible d’un rapport plutôt 80/80.

Le digital

Dans le monde moderne, le digital est devenu une source énorme de consommation, le temps d’écran pour le loisir monte de plus en plus est se trouve à près de 3h25 par jour (stats INSEE). Et malheureusement, la qualité de ce qui est proposé n’est hélas pas proportionnel. Il suffit de regarder la page d’accueil de YouTube pour comprendre. Personnellement, je ne suis inscrit sur aucun réseau social, je limite mon temps sur téléphone ainsi que le nombre d’applications.

Voir l’article Pourquoi éviter les médias et les réseaux sociaux vous rendront riche, fort et beau et La fabrique du crétin digital.

Le minimalisme n’est pas la recherche de la liberté

J’avais écrit récemment un article qui comparait les deux types de minimalisme qui existent aujourd’hui. L’un prône la liberté totale et sans limite, ce qui est finalement un sous-produit de notre société de consommation. Certes, il pousse à vivre sans objets, mais continue de nous faire consommer les loisirs, les voyages, les relations et de nous délier de toute spiritualité, toute culture, toute identité, toute communauté, toute valeur traditionnelle.

Le deuxième type de minimalisme qui m’attire le plus est celui qui m’a aidé au contraire à trouver ma liberté dans un cadre qui m’est personnel, à me connaître moi-même (lire l’article sur Le véritable sens du « Connais-toi toi-même »), à me mettre des limites et à me développer dans ces limites. Je peux dire que c’est notamment en pensant comme cela que j’ai pu m’engager sur le long terme. Certes, je fais toujours attention à ma consommation d’objets, mais je fais surtout attention à ma qualité de vie, la qualité de mes relations, le fait de prendre soin de ma communauté et de viser le long terme.

Le minimalisme n’est pas aussi une finalité en soi. Beaucoup considèrent d’ailleurs le minimalisme comme une religion, mais il n’en est rien. Je possède personnellement déjà une spiritualité qu’on m’a transmise et j’en suis satisfait. Je dirais que le plus important et le plus difficile, c’est justement de savoir qui on est, de connaître sa place et de renouer avec ses limites dans un monde qui prône tout l’inverse.

En résumé

Pour répondre à la question: est-ce possible d’être minimaliste en vivant dans une maison avec un jardin? La réponse est oui naturellement. Le principe est toujours identique, il s’agit de prôner la qualité à la quantité, viser le long terme, favoriser les liens humains en priorité, et surtout les liens de sa propre communauté comme sa famille, ses amis, ses voisins, sa ville.

En vérité, comme Pablo Servigne l’écrit dans son livre « Comment tout peut s’effondrer » (résumé du livre ici), la société dans laquelle nous vivons est en train de disparaître petit à petit et limiter sa consommation matérielle ne sera plus un choix, mais une nécessité dans un avenir proche.

L’un des secrets réside peut-être dans une philosophie déjà trouvée il y après de deux mille ans en Grèce Antique. Cette période a encore tant à nous dire et pourrait nous donner de nombreuses astuces comme le faisait par exemple Épicure qui mettait l’amitié au centre et qui recherchait la vie bonne et modérée.

Lire Balade avec Épicure – Daniel Klein et Épicure, la sagesse des plaisirs

« Le philosophe est défini comme celui qui mène une existence bonne, heureuse et équilibrée, et qui parvient à surmonter les épreuves de la vie en s’aidant de la raison. »

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