Cher journal : jour un

Il est une heure trente-quatre du matin et ma vie vient de commencer.

Je me trouve dans une auberge de jeunesse en plein centre d’Hambourg en Allemagne. Les lattes du lit Ikea grincent, les néons brûlent mon cerveau et je dors avec mon sac à dos, car les casiers sont fêlés. C’est parti pour l’aventure.

Je fais d’abord le bilan de mon départ, car depuis ma démission, tout s’enchaîne.

  • L’annonce à mes amis. Tous m’ont soutenu et ont compris ma décision. Je les remercie encore du fond du cœur. C’est aussi dans ce genre de moment qu’on reconnaît les personnes que nous gardons parmi nos contacts.
  • Le déménagement de mes affaires personnelles chez ma famille. Heureusement, les minimalistes peuvent déménager en une journée tout compris. Le plus compliqué était les meubles. Idéalement, je souhaiterais habiter dans un lieu déjà meublé, habiter un appartement encore plus petit voire une tiny house ou faire bouger les meubles par des professionnels. Même s’il n’y avait pas beaucoup, c’était quand même la panacée de les démonter et les déplacer de trois étages sans ascenseur.
  • La remise de mon appartement. Ma propriétaire a heureusement été très conciliante pour partir avant le préavis obligatoire. Il a fallu ensuite clôturer mes contrats pour le gaz, l’électricité et l’eau.
  • Les formalités administratives comme le changement à la commune, la mutuelle, la banque (oui même si j’étais membre du personnel). Pour info, la commune de Saint-Ghislain est sûrement la plus efficace au monde. Mon adresse a été changée en une semaine.
  • La suspension de mes activités extraprofessionnelles. J’étais dans deux associations, travaillais comme ambassadeur pour Bonne Gueule et donnait des formations sur le minimalisme et le zerowaste. Je me suis rendu compte que toutes ces activités cumulées me prenaient énormément d’énergie. Le comble pour un minimaliste.

J’ai remarqué que toute chose à laquelle on s’attache finit par nous freiner à un moment. Même s’il s’agit de liens positifs. Que ce soit matériel ou immatériel. Je me suis rendu compte aussi que j’accumulais inconsciemment un maximum d’activités extraprofessionnelles dans un but principal : donner un autre sens à ma vie. Et surtout ma vie professionnelle.

La vie c’est comme la cuisine

J’ai décidé de tout arrêter et de partir à l’étranger sans plans. Même si j’ai quelques idées pour revenir sur le marché du travail. Je vais d’abord laver ma casserole de fond en comble, me vider l’esprit, sortir de ma zone de confort pour après cuisiner la meilleure ratatouille de toute ma vie.

Les premières 24 heures

  • J’ai fait de très belles rencontres dont :
    • Steffi, un véritable rayon de soleil qui m’a aidé à trouver mon chemin. Nous restons amis depuis.
    • Léonard, mon premier compagnon de chambre. On a discuté sur la vie toute la soirée. Il m’a partagé le témoignage d’une dame de 76 ans, malade, seule et riche.
    • Hoose, un passant qui pensait à son frère militaire et en mission.
    • Nicolas, un passant qui a utilisé une belle expression pour m’indiquer le chemin : « follow the sun »
    • Jennifer, une étudiante en pédagogie qui adore ce qu’elle fait. Elle promenait Julia sa chienne de onze ans.
    • Lisa, une fille formidable avec qui j’ai discuté de voyages et de philosophie.
  • Je me suis arrêté pendant cinq minutes à regarder les oiseaux
  • J’ai eu droit à une neige de pétales de cerisiers dans un petit parc près du port
  • Une personne m’a proposé de dormir chez elle
  • J’ai médité sur mon avenir

 

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