La philosophie de Friedrich Nietzsche

L’Allemagne me fascinera décidément toujours. Voici un autre exemple avec ce  philosophe incroyable qu’est Friedrich Nietzsche et sa fameuse volonté de puissance.

Avant-propos

Cet article est le résumé d’une conférence en ligne donnée par Julien Rochedy. Les commentaires qui vont suivre sont ses propres conclusions et sont aussi influencés par sa manière de voir les choses. Au-delà de son parti pris et de ses valeurs politiques, j’ai trouvé cette conférence intéressante, car elle m’a donné un autre point de vue sur le monde d’aujourd’hui. Et surtout dans le monde et les valeurs dans lesquelles je suis bercé depuis ma tendre enfance. Je trouve qu’il est bon de se confronter à des idées totalement différentes pour parfois se remettre en question.

L’enfant est le père de l’homme

Friedrich Nietzsche est né en Allemagne au 19e siècle. Il devient très tôt professeur dans les grandes universités. Sa philosophie met en relation le qui avec le quoi. Par exemple, lorsque les étudiants étudiaient l’œuvre de Homère, Nietzsche étudiait plutôt sa personnalité.

« C’est d’une vie de folie et de tribulations que nous tirons la véritable sagesse »

Le philosophe se noue très vite d’amitié avec le célèbre compositeur Wagner. À cette époque, on attendait la renaissance de l’hellénisme, c’est-à-dire le retour de la Grèce antique, considérée comme l’apogée intellectuelle de la civilisation. On admirait la beauté sereine des Grecs, l’image dite apollinienne. Nietzsche quant à lui avait plutôt une image dite dionysienne, c’est-à-dire une image où une folie décadente dominait.
Les Grecs faisaient des appels à la modération (le fameux « connais-foi toi-même »), car ils étaient violents, grandioses et insouciants.

Nietzsche, alors très malade, décide de partir vivre en Italie. Il découvre le soleil et la chaleur et guérit alors presque totalement. « Fuyez les pays gris et humides » dira-t-il.

« Nous sommes avant tout notre corps, pas seulement notre esprit »

Pour lui, la philosophie doit être pour les guerriers, pas pour les intellectuels. Platon était d’ailleurs un colosse, son prénom signifiant littéralement « larges épaules ». Il rajoute que les seules pensées véritables viennent en marchant, et encore plus lorsqu’on est entouré de nature.

Le Gai Savoir

C’est dans ce livre que comporte cette fameuse réplique « Dieu est mort ». Contrairement à ce que certains pensent, Nietzsche ne célèbre pas la mort de Dieu. Il la constate simplement et remarque que la religion a perdu sa puissance. On a tué Dieu et donc le sens de la vie. Il nous faut donc nous consoler et retrouver un sens.

L’éternel retour

L’éternel retour est un concept, une vie qu’on aimerait répéter, car nous l’avons réussie. Nietzsche fait le lien avec Pointcarré et sa théorie du cercle temporel infini. D’après lui, nous serions coincés entre deux éternités, il n’y a ni début ni fin. Chaque élément revient à sa forme initiale à un moment donné. Le but de la vie est la vie elle-même, l’instant présent.

Zarathoustra

Il s’agit d’un des plus célèbres livres de Nietzsche. Inspiré de l’histoire du prophète du même nom. Julien Rochedy conseille de ne pas lire ce livre en premier, ce n’est ni un roman, ni poétique, ni philosophique. Nietzsche veut ici redéfinir ce qui est le bien et le mal. L’homme est la corde entre la bête et le surhomme.

Métaphysique de la volonté de puissance

L’univers est un tout qui comprend tout en lui-même tel Lavoisier et son principe du « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Tout ce qui vit a une quantité de volonté de puissance, comme un compte en banque. Certaines personnes en ont peu et d’autres beaucoup. Chaque être doit dépenser sa force, il s’agit de sa volonté de vivre. Attention, la puissance ne signifie pas qu’il faut être un salopard qui veut dominer les autres par la violence, être musclé et riche. C’est tout ce qui s’exprime par la vie.
La puissance cherche à conquérir. Il y a plusieurs façons d’exprimer sa puissance, la voie intellectuelle et la voie physique. La question est de savoir comment exprimer sa puissance, comment faire la différence entre le bien et le mal.

Le gentilhomme

La Rochefoucaud disait « On ne se blâme que pour être loué ». C’est-à-dire qu’on se plaint de sa situation pour que d’autres nous rassurent que tout va très bien comme se plaindre de sa beauté lorsqu’on est magnifique.

« Il y a des gens qui ne seraient jamais tombés amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler de l’amour ».

Ce point est aussi intéressant dans le sens où nous idéalisons voire nous fantasmons sur l’idée de l’amour. Et sûrement, nous ne serions pas autant à sa recherche si nous n’avions jamais entendu parler de lui.

La généalogie de la morale

C’est le fait de remettre en question la morale et ses valeurs. « On créer le bien pour se gratifier soi-même » dira Nietzsche. Pour lui, il y a toujours eu des dominants et des dominés. C’est celui qui agit donc qui aide les dominés, qui estime ce qui est bien. Ce sont donc les aristocrates, ceux qui dominent, qui vont créer la morale. Les aristocrates ont du mépris pour le peuple, la « plèbe », mais pas de la haine.

La révolte des esclaves

Les esclaves, n’ayant pas assez de forces ou de moyens pour se révolter par rapport à l’aristocratie, vont agir non pas par la force, mais par la morale. Les faibles, les pauvres vont alors inverser les valeurs, car ils veulent aussi dominer. L’esclave a la haine, car il trouve injuste d’être faible. C’est ainsi que l’on crée la religion en disant que « Les derniers seront les premiers au paradis », c’est-à-dire qu’ils deviendront des aristocrates au paradis.

La vengeance déguisée

La volonté de se venger s’appelle alors « amour, tolérance, démocratie, féminisme, égalité ». Le malade veut se venger de sa maladie, le laid de sa laideur, le faible de sa faiblesse. L’aristocrate, le fort, boit alors le poison. Les vils prennent le contrôle et finalement n’aident pas les plus faibles. Aujourd’hui, ce sont les victimes qui sont les héros. Et « on est considéré comme facho lorsqu’on ne veut pas chialer ». (Cette partie est sûrement celle qui fera le plus débat).

Qui cherche à triompher

Dernière chaque morale, il y a une personne qui cherche à augmenter sa puissance. Nietzsche pose la question du qui au lieu du quoi, de qui vient cette idée, à qui profite-t-elle? On dit que l’égalité est le bien, mais finalement, qui a créé ce principe et à qui profite-t-il réellement?
Robert Wright disait « le cerveau humain veut la victoire, pas la vérité ». La vérité est dure et fait souffrir, il n’est pas facile d’avouer que nous sommes faibles, il est plus facile de se venger des autres plus forts que nous.
La justice est toujours subjective et sert quelqu’un.

La cruauté retournée contre soi

Nous aimons critiquer les autres, nous aimons la souffrance (jeux vidéo, films et séries). Nous sommes programmés à être violents, c’est même la violence qui nous a permis de survivre pendant des millions d’années. Que se passe-t-il lorsqu’une société est pacifiée? La violence doit ressortir par un autre chemin. L’Européen devient alors masochiste et il est violent contre lui-même en se culpabilisant de son passé et finalement en suicidant sa propre civilisation et sa culture.

L’idéalisme et la raison contre la vie

Des gens préfèrent mourir plutôt que de luter contre la morale, par exemple le végétarien qui prétend qui sacrifiera sa propre vie pour sauver un animal. L’idée a dévoré les corps, il y a un désoeuvrement du corps. L’Europe préfère rester dans les idées en se définissant accueillante, démocrate, égalitaire, plutôt que d’assumer ce qu’est, blanche et chrétienne, sans pour autant culpabiliser.

Le nihilisme de l’homme sans Dieu

Nous vivons aujourd’hui’ dans le nihilisme, la volonté du rien, l’affaiblissement, le pourrissement, la déchéance, tant entre humains qu’avec la nature. Selon Nietzsche, la mort de l’Europe a commencé avec la mort de Dieu. Nous gardons les valeurs sans la foi pour Dieu. Nous n’avons plus le secours du ciel pour nous venger, nous n’avons plus le sain, le classique, le traditionnel, le grand comme garde-fou.
L’Europe est comme une vieille personne malade, il n’y a plus de force conquérante et jeune. Nous avons un état nounou qui retient nos envies, nos conquêtes et nos grandeurs.

La révolte contre le nihilisme

Nietzsche était malade, avait peu de succès avec les femmes, il n’était pas vraiment un gagnant, mais il acceptait qui il était. Pour lui, celui qui accepte son destin est un surhomme. C’est la voie du surhomme qui nous sortira du nihilisme.

La terre est un idéal

Notre réalité est notre vérité. Il n’y a pas à attendre demain pour le paradis ou une nouvelle technologie qui nous sauvera. Il nous faut retourner au corps. L’intelligentsia moderne se croit supérieure aux hommes qui sont plus forts physiquement qu’elle. On a d’ailleurs mis dans l’idée des gens que les forts n’ont rien dans la tête, une idée qui vient de la haine des faibles contre les forts.

« Il y a plus de sagesse dans ton corps que dans ton intellectuel. »

Méprisez votre corps et vous aurez les idées qui en découlent. Les plus grands philosophes grecs étaient grands, beaux et forts contrairement aux intellectuels modernes maigrichons et moches.

Le retour au créateur

Aujourd’hui, on dit « profitez-en » ou « carpe diem » ou « lâche-toi ». On est à la recherche du bonheur et il est facile de rejeter la faute sur l’autre lorsqu’on est malheureux. Nietzsche dit « Je ne vous souhaite pas le bonheur, je vous souhaite de le garder ». Le bonheur est ici et maintenant.

L’Amor fati

L’univers est parfait et nous en faisons toutes et tous partie. Mais participer à l’éternité, ce n’est pas rester béa, l’admirer sans rien faire, c’est créer et développer sa puissance.

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