Voici l’article d’un interview réalisé en 2019 par le magazine « décoration ». La belle époque où je vivais encore avec trois objets, ou presque.
Cliquez ici pour retrouver l’article original sur le site decoidees.be
Introduction
Wabi-sabi, hygge, sprezzatura… Ces modes de vie qui intègrent aussi nos intérieurs et jouent sur nos choix décoratifs ont le vent en poupe. Et le minimalisme, ça vous parle ? Rencontre avec le Belge Grégory Laurent, minimaliste au quotidien. Publié le par Olivia Roks
Grégory Laurent est un Montois trentenaire qui s’est adonné au minimalisme par challenge et curiosité il y a deux ans. L’élément déclencheur? Un job dans le secteur bancaire qui ne lui plait plus et la lecture d’ouvrages et de blogs tels que ceux de Lauren Singer, Marie Kondo ou Dominique Loreau qui le poussent à sauter le pas vers une vie plus simple, plus heureuse, vers un art de vivre minimaliste. “Le minimalisme? C’est une philosophie de vie qui permet de profiter du maximum avec le minimum,” définit le jeune homme. Aujourd’hui, Grégory vit avec 100 objets tout au plus et savoure chaque instant du quotidien. Si tout commence avec le tri d’objets, le minimalisme agit aussi sur la manière de penser, les activités, les relations ou encore les expériences.
S’éloigner de la quantité
On entend de plus en plus parler de modes de vie plus sains, plus en accord avec l’être humain… “Pourtant, cet art de vivre remonte à l’épicurisme,” nous rappelle Grégory. “Aujourd’hui, nous sommes envahis de quantité à tous points de vue, de surconsommation, de surinformation, de surconnection. Je pense que nous atteignons un point de saturation, nous cherchons un moyen pour voir plus clair, pour reprendre le contrôle car malgré cette quantité, nous n’avons jamais eu autant de manque, manque de communication, manque de reconnaissance, manque de bonheur, manque de contrôle, d’harmonie avec nous-mêmes, avec les autres et avec notre environnement. Le minimalisme peut être une des solutions pour se reconnecter à l’essentiel.”
80 % d’objets superflus
Afin de comprendre l’abondance dans laquelle nous vivons, la loi de Pareto met en avant le principe des 80-20. “On cuisine 20 % des ingrédients que nous connaissons, on utilise 20 % de sa garde-robe, 20 % de ses appareils ménagers, etc. On emploie toujours les mêmes objets pour délaisser les 80 autres %. Quand on se rend compte de cela, le but est de conserver les objets utilisés régulièrement et se débarrasser du reste, du superflu. C’est un premier pas pour y voir plus clair.”
Ne pas se charger inutilement
Grégory Laurent met en avant une autre loi qui parlera à nombre d’entres-nous: la loi de Parkinson. “Plus on a d’espace, plus on a tendance à le remplir. Pareil pour le temps, si on nous donne un travail à réaliser en 6 mois alors qu’il peut être fait en un seul, il y a de grandes chances pour que l’on prenne les 6 mois octroyés. Si on a une garde-robe et que l’on reçoit une seconde, on va la remplir. Il faut se dire qu’on peut avoir un espace mais qu’on n’est pas obligé de le combler. Apprendre à vivre dans un petit lieu peut aider à comprendre ce principe.” Afin d’alléger son intérieur, les objets multifonctions sont aussi une bonne solution: “mon bureau est aussi ma table à manger, mes caisses de vin servent de bibliothèque, de rangement ou encore de chaises d’appoint quand j’ai des invités.”
Acheter moins, mieux et beau
On a tendance à garder nos objets adorés, les plus beaux, les plus précieux pour des occasions spéciales, des moments finalement rares. Pourquoi? “Nos objets favoris, utilisons-les tous les jours! Aujourd’hui, ma vaisselle pour les belles occasions est celle de mon quotidien et quel plaisir de l’utiliser aussi souvent.” Du plaid au sofa, privilégiez la matière, l’esthétique qui vous plaira tant au toucher qu’à la vue. Achetez mieux et moins, choisissez la qualité pour utiliser vos biens le plus longtemps possible. L’idéal serait de composer son foyer petit à petit avec de belles choses réfléchies.
Les avantages
Et finalement, qu’apporte cette philosophie de vie à Grégory? “Attention, cet art de vivre ne doit jamais être une contrainte, par exemple un objet ne doit jamais me manquer. Le minimalisme m’apporte beaucoup de temps libre car moins on a d’objets, moins on doit s’en occuper. Le nettoyage est par exemple très rapide, c’est un gain de temps énorme. Le plaisir de les utiliser, de les voir, est aussi plus important qu’auparavant. Mon esprit est plus clair, je me suis libéré des choses, je sais davantage ce que je veux et ce dont j’ai besoin. Moins d’objets, plus de qualité, moins de déchets, cette philosophie est aussi bien meilleure pour l’environnement. Enfin, mes activités principales ne sont plus consommer ou dépenser, donc le portefeuille se sent aussi bien mieux.” Et s’il en fallait peu pour être heureux?
On passe à l’action : 5 conseils pour adopter le minimalisme
1. Faire le tri dans les objets
Avant de désencombrer son esprit, ses pensées, sa vision, il faut débuter par du concret. La salle de bains, la cuisine, les vêtements: faites le tri parmi les objets que vous utilisez au quotidien.
2. Intégrer la loi de Parkinson et de Pareto (voir ci-dessus)
Deux lois qui permettent de prendre conscience et d’ouvrir les yeux sur notre façon de consommer et de vivre le quotidien.
3. Acheter de la qualité uniquement
4. Utiliser ce que l’on aime tous les jours
5. Chaque objet a une place, respecter cette place