C’est l’histoire du Moelleux au chocolat qui connaît déjà sa destinée: être mangé le jour de mon anniversaire. Il passe ses derniers moments de sa vie à mes côtés. Du drame, de la romance, des faits réels, de la science-fiction, de l’érotisme. Tout va y passer.
Il est 18h29, je me trouve dans le train pour Anvers.
« C’est blindé aujourd’hui! Je commence à suer des gouttes de chocolat!
« Je suis content d’être avec toi, Moelleux. »
« Moi aussi, tu sais. Il me reste deux jours à vivre, mais ce sera les meilleurs de toute mon existence ».
Je suis heureux et je suis triste à la fois. Je n’aurais jamais cru ressentir ça pour un Moelleux. Mais celui-là est spécial. C’est celui de mon anniversaire. Et c’est un cadeau.
« On va savourer chaque seconde, mon petit Moelleux »
« C’est certain. Mais ne m’appelle plus petit s’il te plait. »
Et il a du caractère en plus. Je crois que je suis amoureux.

Nous arrivons à l’auberge. La chambre est vide, je déballe mes affaires et je fais le lit.
« On est seuls. Juste nous. Montre-moi comment tu m’aimes. » Me fait-il.
« Mais tu sais bien. C’est trop tôt. Après cela, on ne se reverra plus. Le destin est tragique. Si on accepte de se donner l’un à l’autre, il y aura un drame. Oui on ne fera qu’un mais ce ne sera plus comme maintenant. Ici, je peux te voir, te toucher, te parler.”
« Mais tu parles trop », me fait-il.
« C’est ma manière de me connecter à toi »
« Tu es trop philosophe, aller viens on va faire un tour dehors. J’étais chaud et là tu m’as refroidi. »
Parfois, on ne se comprend pas. On est différent.

On arrive au port d’Anvers. C’est le coucher du soleil.
« Je suis content de partager ce moment avec toi » lui dis-je.
“Au lieu de parler, regarde les mouettes et savoure l’instant.”
Et je regarde les mouettes. Elles passent devant nous à l’affût de nourriture. Certains ne comprennent pas la relation que j’ai avec Moelleux. Certains pourraient me dire « Tu n’as pas peur qu’il se fasse manger par quelqu’un d’autre? » Je réponds alors que non.
« Je suis à toi, me dit-il. Et je me donnerai à toi entièrement le moment voulu. Et à personne d’autre. »
C’est tellement beau. J’ai une larme qui coule après cette déclaration.
« Tu pleures? » Me fait-il. T’es vraiment une mauviette mon pote ».
Il est parfois dur avec moi, mais je l’accepte tel qu’il est. Parce que c’est ça qui le différencie des autres.

On repart à l’auberge. On se repose dans le salon. Il fait calme. On voit une guitare.
« Apporte-moi la guitare, je vais te chanter quelques chansons de mon pays.”
Et il me chante presque tout l’album d’un artiste nommé Jacques Dufour. Ses plus gros succès y passent tels que Hmmm, Miam Miam, C’est trop bon, Chocolat Chaud, Une Praline Nommée Désir.
Il joue avec tant de fureur qu’il laisse tomber quelques miettes sur les cordes.
« Je suis complètement épuisé. Aller, viens, on va dormir”
Et on va dormir ensemble. Notre première nuit.
