Mon nouvel an 2020

« Start as you mean to go on ». Comme on dit en anglais, il faut commencer comme on a l’intention de poursuivre. Et quand ça commence fort, il y a des chances que ça continue.

À la base, on avait l’intention de fêter le Nouvel An de manière tranquillement, à huit entre amis. On voulait louer un chalet dans les Ardennes belges. Et finalement, je ne sais plus pour quelle raison, j’ai décidé d’inviter une personne de plus. Et puis, cette personne en a invité une autre, puis quelqu’un d’autre a invité un couple d’amis et finalement on s’est retrouvé à vingt personnes. Le problème aujourd’hui, c’est qu’on a du mal à se mettre des limites. En tout cas, c’est mon cas, même encore maintenant. Le minimalisme, c’est un chemin continu. Encore plus quand on vit dans une société où l’on prône l’illimité et le tout possible. Là où on peut tout avoir tout de suite et partout. On se retrouve alors avec l’embarras du choix. L’embarras.

Bref, finalement par facilité on le fait chez Elle à Bruxelles dans une grande maison avec beaucoup de place. On a souvent des attentes énormes pour le jour du Nouvel An et pourtant ce soir là, c’était sympa, juste sympa. Pour la plupart, on se voyait presque pour la première fois, du coup, la connexion reste à la surface, et je déteste rester à la surface. Heureusement, il y avait de l’Anderson Pack, du Jamiroquai, du brownie, du Tartaros, du Cava et du cigare cubain.

Mais ça, c’était le 31 décembre.

Alors, on va se coucher assez tôt, vers deux heures du matin. Demain, on s’est dit qu’on irait faire une promenade dans les bois. Parce que même si on n’est pas dans les Ardennes, on avait envie de nature.

On se lève doucement vers 10h, on profite encore de la chaleur de la couette. On reçoit un message disant qu’un couple d’amis décide de rester à la maison. Les meilleures choses se font par hasard. Car sans cela, on n’aurait peut-être pas vécu ce qu’on a vécu. On va chez notre ami et on prend le brunch à quatre. Puis finalement, on part à trois dans la forêt. C’est le début d’une expérience incroyable, la meilleure journée de l’année. On peut vraiment le dire, même si ce n’est que le premier jour.

Au début, les choses se passent calmement. Le soleil est bas, la lumière légèrement dorée est magnifique sur les feuilles tombées. On se dit que cette journée sera juste tranquille, comme hier. Et pourtant, ce sera incomparable. Nos sens commencent doucement à devenir plus sensibles sans qu’on ne s’en rende compte. On rigole de petites choses. On fait la course avec quelqu’un qui porte l’autre sur le dos. On fait l’amour aux arbres. On découvre une cabane dans les bois. On prend le chemin des enfants noyés, oui c’est le nom d’un chemin dans la forêt de Soignes. On se dit qu’il y a deux types de personnes dans la vie. On demande l’avis des passants qu’on croise, ils nous prennent pour des fous. On s’arrête devant un petit lac avec un banc et un poteau. Je me colle au poteau pendant presque dix minutes. Je danse avec lui de manière sensuelle. On fait un sketch en jouant les différents types de danseurs qui existent. On commence à parler espagnol. Siiiiete. Móstranos. On se raconte nos fantasmes. On passe dans un hippodrome avec un terrain de golf. Il est indiqué « protéger votre tête lorsque quelqu’un crie FORE ». Alors, on crie FORE pour voir la réaction des gens. Personne ne protège sa tête. On continue à parler en espagnol. On rencontre deux Françaises, dont une avec un chapeau de pêcheur. On rencontre deux Espagnoles en vélo. Je leur montre comment je sais compter en espagnol. Elles nous prennent pour des fous. On s’arrête devant un autre lac et on se met en boule pour se réchauffer. On fait des bruits de Star Wars. On continue le chemin et je vois une chauve-souris qui n’est pas une chauve-souris, mais juste quelques feuilles. On voit un panneau avec indiqué « l’univers décline toute responsabilité en cas de dommage sur cette plaine ». Sauf que ce n’était pas le mot univers. On rentre à la maison. On mange des lentilles. Le goût est extraordinaire. On joue de la guitare et on invente des paroles en anglais et en espagnol. Warm hands. Culito. On mange du chocolat au sel de l’Himalaya. On chante du Red Hot Chili Peppers. On se dit que dans notre société, on met plus en avant le côté intellectuel et on délaisse notre côté animal. On regarde une vidéo de feu de cheminée réalisée par Georges Ford. On la regarde sept fois. On décide d’aller manger des frites sur la place Flagey, et on découvre que la friterie est fermée. On se sépare ici. Puis on repart à la maison. Sur le chemin, on va donner à boire aux plantes d’une amie. Il est presque deux heures du matin. On mange le restant du repas d’hier. On mange une tartine grillée au humus, des pâtes avec quelques légumes au four et une tarte aux pommes.

Je vous souhaite une année 2020 riche en émotions ^^

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *