Pourquoi l’art contemporain se paie notre tête?

Une nouvelle statue est apparue à Mons, la cité du dragon. Un investissement de 450.000 euros pour nous pondre un amas de plasticine informe supposé représenté le combat de Saint-Georges et du dragon. Au secours.

J’ai un amour profond pour la ville de Mons. Tout d’abord parce que j’y suis né, mais aussi parce qu’il s’agit d’une ville millénaire avec une histoire riche et un patrimoine culturel solide, du moins jusqu’à présent.

Mons est surtout connu pour son célèbre folklore qui retrace le combat de Saint-Georges et du dragon, on le nomme le combat dit Lumeçon ou Doudou. Et cette ducasse est présente depuis près de huit cents ans maintenant. Les Montois sont très fiers de ce patrimoine immatériel classé à l’UNESCO. Et dernièrement, la ville a décidé de demander une statue à l’effigie de ce fameux combat.

Le Doudou de Mons et le combat
Le Doudou de Mons, un combat qui respire la puissance, la tradition et les racines chrétiennes
Une scène de la Grand Place de Mons pendant le combat
Une scène de la Grand-Place de Mons pendant le combat

Faire une statue paraît donc être une excellente initiative, sauf quand le résultat ressemble à ça.

La soi-disant statue du sois-disant artiste Xavier Veilhan
La soi-disant statue du soi-disant artiste Xavier Veilhan. Vous ne rêvez pas, il n’y a pas d’effet « flou » qui a été rajouté

Certes, je ne suis pas sculpteur professionnel, mais je ne crois pas qu’il faille être fin connaisseur pour dire que nous sommes face à un amas informe de métal qui ressemble vainement à un homme sur un cheval face à une grosse limace au sol, le tout entouré de cubes blancs qui ne veulent rien dire. On dirait la création d’un enfant de quatre ans avec de la pâte à sel.

Je ne vous parle même pas du prix, 450.000 euros. Vous avez bien lu, un demi-million d’euros, le tout payé avec de l’argent public et des fonds européens, en bref, vos impôts. À la limite, si quelqu’un a trop d’argent et veut mettre cette chose dans son jardin privé pour éloigner les oiseaux, pas de soucis, mais ici, l’endroit choisi est la place des Congrès, juste en face de la nouvelle gare (un autre fiasco à 324 millions d’euros).

L’auteur de la pièce cite:
« J’ai fait quelque chose qui est mon interprétation arbitraire, quelque chose d’étrange et d’inquiétant. J’ai adouci les formes et enlevé les détails pour que ce soit plus onirique »

Voilà une caractéristique parfaite typique de beaucoup d’artistes contemporains qui se prennent pour le nombril du monde et qui imposent leur « interprétation » et tant pis pour ceux qui sont trop stupides pour ne pas comprendre. Tant pis pour les gens qui ne voient pas la beauté profonde qui se cache derrière le message philosophique de l’artiste. Non, ce n’est pas de la faute de l’artiste si vous ne comprenez pas et si vous trouvez ça laid. Car l’auteur contemporain va sûrement répondre que la beauté et la laideur sont des termes subjectifs et que cela dépend d’une personne à une autre. La vérité mesdames et messieurs est que non, la beauté n’est pas subjective (lire l’article sur ce sujet). Quand on la voit, on la reconnaît tout de suite.

Un exemple? Regardez-moi maintenant l’image qui suit.

Une statue de Saint-Georges contre le dragon sur la place Komsomolskaïa de Moscou
Une statue de Saint-Georges contre le dragon sur la place Komsomolskaïa de Moscou, ça met tout le monde d’accord

C’est beau, c’est grand, c’est puissant. Quand on la regarde, on sent la beauté qui vibre en nous, ça nous réveille, ça nous met une claque, ça nous remet les idées en place. On a vraiment envie de croire que le divin est derrière, qu’il existe vraiment quelque chose de plus puissant que nous dans ce monde. On a envie de monter à cheval et d’aller terrasser le Malin à coup d’épées et de lances qui font mal.

Quand vous regardez la première statue, ça vous fait vibrer? Personnellement, cet amas dégoulinant de métal me donne justement envie de couler, de me ratatiner comme elle, de me laisser fondre comme un mollusque, de devenir informe et laid.

À nouveau, la grandeur et la puissance ont désormais disparu du monde moderne. Place au relativisme, place au tirage vers le bas, place à l’aplanissement de tout.

Heureusement, certains tirent la tête de l’eau, par exemple l’atelier Missor en France. Ce jeune atelier composé d’une poignée d’esprits vifs qui se battent pour la beauté et la grandeur. Je vous recommande d’ailleurs de faire un tour sur leur site et leurs vidéos.

Voici par exemple l’une de leurs œuvres

Un buste de Napoléon par l’Atelier Missor

Pour le plaisir, je vous remets la vidéo des Inconnus avec le sketch « La set ». Un pur plaisir en quatre minutes qui résume très bien comment beaucoup d’artistes contemporains se moquent de nous.

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