Voici le résumé de ce très beau livre qui explique comment avoir une vie créative sans devenir un artiste torturé.
Elisabeth Gilbert est une Américaine connue surtout pour avoir écrit « Eat, Pray, Love », un roman qui a été adapté au cinéma et joué par Julia Roberts.
Dans ce livre, Elizabeth nous donne son point de vue sur le fait de vivre une vie créative en surpassant sa peur. Lorsqu’on y parvient, on vit alors ce qu’elle appelle le Big Magic.
Son livre est divisé en plusieurs parties. Car selon elle, afin de vivre une vie créative, nous avons besoin de ces cinq éléments: le courage, l’enchantement, la permission, la persistance et la confiance.
Le courage
Dans cette première partie, l’écrivaine raconte qu’il est tout à fait possible de vivre une vie en étant passionné de quelque chose, sans pour autant s’y mettre à temps plein et en devenir une super star. L’exemple qu’elle donne est celui d’une femme de quarante ans qui décide de se remettre au patinage après presque trente années d’arrêt. Elle s’y remet doucement et apprécie cela. Pourtant, elle n’a pas décidé de quitter son job, elle n’est pas allée chercher le meilleur coach de patinage de la planète et elle n’est pas devenue championne de patinage aux Jeux olympiques. Elle s’est mise tout simplement au patinage et elle adore ça. J’aime personnellement beaucoup cette partie, car il est important de se rendre compte que devenir champion du monde n’est pas le seul moyen pour être heureux.
Enfin, la peur n’est pas quelque chose de mauvais. Au contraire, elle nous est nécessaire pour survivre. Par contre, en ce qui concerne la créativité, la peur n’est pas notre alliée. Il nous faut alors apprendre à l’éduquer sans se battre avec elle.
« Quand le courage meurt, la créativité meurt avec elle »
L’enchantement
Pour Elizabeth, les idées sont vivantes. Elles sont là, présentes tout autour de nous et attendent de choisir l’un d’entre nous pour se manifester. C’est comme cela que l’art jaillit dans le monde. Il n’y a pas de personnes douées, mais des personnes qui reçoivent un don. Elles reçoivent le don d’exprimer cette idée pendant cinq minutes ou plusieurs années. Elizabeth fait la différence entre avoir et être, car avoir un don plutôt qu’être douée rend la responsabilité différente. L’égo de la personne n’est alors plus touché, on n’est responsable ni pour le succès ni pour l’échec de la réalisation de cette idée. Parfois, une idée peut nous rencontrer et lorsque nous ne prenons pas assez soin d’elle, elle nous quitte et va voir une autre personne. Elle donne l’exemple de l’idée d’un livre qu’elle a eu, qu’elle a mis de côté et qu’elle a ensuite retrouvée chez une de ses amies qui a eu exactement la même idée au moment où Elizabeth n’en plus pris soin. Voilà pourquoi on a l’impression qu’une autre personne a eu notre idée pour une entreprise ou tout autre projet. Les idées ne nous appartiennent pas. Elles sont vivantes.
La permission
Elizabeth nous rappelle que tout a déjà été inventé. Il vaut mieux être authentique plutôt que d’être original. En fait, la différence est qu’une idée a déjà été réalisée, mais pas par nous, c’est ce qui rend donc cette situation unique. Nous n’avons pas besoin de la permission de quelqu’un pour vivre une vie créative. L’écrivaine insiste de faire les choses pour nous avant tout et non pas pour les autres. Et nous ne devons pas attendre que le monde nous aime et nous rémunère pour notre art. Elle explique que pour gagner de l’argent, il y a une tonne de façons d’y parvenir.
Enfin, nous avons la permission de vivre une vie créative sans que cela soit forcément important pour le monde, tant que cela nous apporte du plaisir.
« On ne vous a pas demandé de sauver le monde avec votre créativité »
La persistance
Elizabeth Gilbert nous raconte ici qu’elle s’est fait une promesse en étant jeune: celui de devenir écrivaine. Pas forcément de devenir une écrivaine à succès, car elle n’aurait jamais pu deviner cela, mais juste une écrivaine. Elle raconte qu’il est important de se faire une promesse si l’on veut aussi se créer une vie dédiée à la créative et qu’il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour se faire cette promesse. Elle partage aussi le fait qu’elle a gardé un travail de jour durant une partie importante de sa vie, même après avoir écrit trois romans à succès. Il n’y a rien de honteux à avoir un travail qui sécurise sa partie financière, c’est justement ce qui permet de soulager sa partie créative. Beaucoup de personnes rêvent de vivre d’un métier artistique, mais cela a toujours été et restera une situation financière médiocre. Elle déconseille donc ce choix dans un premier temps.
Elle compare aussi la créativité à une relation extra-conjugale dont on est amoureux. Même si l’on ne peut se rencontrer que quinze minutes au coin d’un couloir, on fera tout pour la voir. Et on s’habillera aussi de manière sexy pour l’attirer. D’autre part, pour choisir sa passion, elle propose plutôt de se demander ce qu’on est prêt à accepter de pire durant le processus. Par exemple, si on écrit un livre, il faut être prêt à recevoir des avis désagréables, cela fait partie du jeu.
Quoi qu’il s’en soit, les gens ne pensent qu’à eux-mêmes et il ne faut pas trop s’inquiéter de leur avis, car ils nous oublieront très vite pour retourner dans leurs propres problèmes. Ce qui est un avantage, car cela signifie que nous restons libres.
La confiance
Dans cette dernière partie, Elizabeth Gilbert propose de faire confiance en la créativité. La créativité souhaite une relation avec chacun de nous et la seule chose que désire une idée, c’est de se faire manifester. Selon l’écrivaine, une relation avec la créativité n’est pas forcément liée à la souffrance, contrairement aux clichés des artistes tourmentés. Les artistes tourmentés sont doués malgré leurs souffrances, mais pas à cause de leurs souffrances. La preuve est que toutes les personnes tourmentées ne sont pas forcément des artistes. Elle recommande de voir la vie à travers la vie de quelqu’un de curieux, plutôt qu’à travers les yeux d’un martyr. « La vie est une souffrance » devient « la vie est intéressante ». Les curieux voient le monde comme un jeu, comme Bugs Bunny. La confiance est importante, envers soi-même, envers les autres et envers l’univers. Car après tout, nous avons le droit d’être dans ce monde.
Elizabeth Gilbert préfère choisir la curiosité à la passion. Elle est contre le fait de dire « dans la vie, il faut suivre ses passions et tout se passera bien ». Elle trouve que ce n’est pas utile, voire parfois cruel comme suggestion. La passion demande de divorcer du jour au lendemain, de quitter son job, de partir à l’autre bout du monde ou de changer de religion. La curiosité est plus accessible, plus calme et selon elle, le véritable chemin qui mène à une vie créative. Elle peut mener à une passion, mais ce n’est pas obligatoire, elle peut ne nous mener nulle part aussi. Elle laissera dans tous les cas le souvenir d’une vie riche et belle.
Les gens ont tendance à arrêter lorsque les choses commencent à devenir difficiles, comme dans le sport par exemple. Or, c’est justement là que cela devient intéressant. Il ne faut pas avoir peur de l’échec, car oui, nous allons échouer. Et c’est très bien, cela fait partie du jeu. Elizabeth conseille de rester en mouvement en permanence, de rester occupé. Il est inutile de vouloir donner un sens à tous nos échecs et de les disséquer pour en tirer des leçons. Il est bon de simplement avancer et de passer à autre chose directement pour s’enlever toute anxiété et toute pression. Nous avez le droit de nous pardonner, après tout, nous sommes et nous serons toujours des débutants.
Mon avis général
J’ai personnellement adoré tout le livre. Elizabeth Gilbert est une personne qui croit en la créativité comme quelque chose de vivant, qui vient, qui va, qui ne nous appartient pas forcément et qui a besoin de nous pour s’exprimer. On ressent beaucoup de bienveillance et de compassion à travers chaque page. Vivre une vie créative devient à la portée de tout le monde, et même si on ne parvient pas à la vivre, ce n’est pas grave non plus. Ce livre est rempli d’espoir et donne un nouveau point de vue sur notre volonté de s’exprimer dans ce monde. À lire absolument.