Démissionner grâce au minimalisme – Par Billy

Adopter le mode de vie minimaliste m’a amené à démissionner de mon emploi. C’est assez étrange à dire. Et c’est pourtant vrai.

Pendant des années, j’ai occupé des postes qui me plaisaient peu, voire absolument pas. Mais je le faisais parce qu’il fallait travailler. Je ne vais pas vous raconter tout mon parcours professionnel, mais à un moment donné, dans la vie, on bifurque de notre route initiale et on fait de mauvais choix professionnels. On se retrouve alors là où on ne devrait pas. Après mes études en cinéma, je suis revenu en France et j’ai repris un emploi dans mon ancienne entreprise spécialisée en agroalimentaire. Je m’étais dit que je resterais deux voire trois mois, le temps de me refaire une santé financière.

Je me suis réveillé cinq ans plus tard.

Le minimalisme m’a réveillé

On pense au premier abord que le minimalisme, c’est se désencombrer de nos objets , manger plus sainement et faire nos courses en vrac. Mais c’est bien plus que cela.

Bien entendu tout cela fait partie de ce mode de vie, mais en réalité cela va beaucoup plus loin. Notre esprit change également. Quand j’ai dit adieux à certains réseaux sociaux , éloigné les personnes toxiques autour de moi et que je me suis recentré sur moi-même, je me suis dit que quelque chose n’allait pas dans ma vie. Tout d’abord, être minimaliste et faire partie d’une grosse entreprise qui travaille dans la surconsommation, ce n’était clairement pas en accord avec mes nouvelles convictions.

« J’ai écouté ma petite voix intérieure »

Quand je voyais les centaines de palettes de nourriture qui partaient chaque jour dans les grandes surfaces, j’en étais mal à l’aise, voire malade. J’ai décidé de faire un bilan de compétence. Ce qui m’a permis de mettre les choses aux clairs. Et surtout, ça a été le premier déclencheur où j’ai réellement songé à ma démission.

Bien entendu beaucoup de questions ont surgi :
– Je n’aurais plus de rentrées financières
– Que va penser mon entourage ?
– Que vais-je faire ?
– Comment je vais payer mes factures ?
– Que va penser la société ?

Il y en a eu d’autres, mais j’ai écouté ma petite voix intérieure qui au final à réglé toutes ces questions assez naturellement.

Démission vs pression sociale

Petit conseil bien avisé quand on pense ou quand on décide de démissionner: surtout, évitez d’en parler autour de vous ou juste à une ou deux personnes qui vous connaissent bien. Parce qu’au final, même s’ils vous aiment, leurs conseils vont vous perdre. J’ai décidé de prendre une semaine de vacances en me donnant un deadline bien précis sur la fin de semaine où j’enverrais ma lettre de démission et je m’y suis tenue.

« On ne doit pas s’excuser pour le choix qu’on fait »

La plupart de mon entourage qui me connaît très bien et même des collègues de travail m’ont soutenu et m’ont dit que j’avais fait le bon choix. Concernant le reste, ils m’ont donné une pression énorme : « mais il faut que tu retrouves très vite un emploi. Comment vas-tu payer ton loyer? Tu vas faire quoi? » Et j’en passe des vertes et des pas mûres. J’ai également appris une nouvelle chose: ne pas s’excuser pour le choix qu’on fait. Et si ces personnes vous donnent trop de pression, il faut s’en éloigner.

Après ma démission, j’ai vécu une désintoxication de mon ancienne vie comme j’aime le dire et surtout je me suis créé un mantra : je prends le temps de ne pas savoir.

Vers l’avenir

Je songe souvent à mon avenir professionnel. Et même si je ne sais pas où je vais réellement, j’ai la certitude d’être passé à une autre phase de ma vie. Et puis au final, notre identité ce n’est pas notre travail.

La méditation et mon cœur me crient de voyager et de revenir aux basiques de ma personnalité qui est la créativité. Me réinventer et faire partie de quelque chose. Quelque chose d’unique.

Je prends le temps de ne pas savoir.

14 comments

  1. Quel courage, bravo !
    Nombreux sont ceux, y compris moi même, qui désirent sauter le pas mais ne passent pas à l’action pour tout un tas de raisons »artificielles ». Sans doute la peur de finir errant alors que peut être que c’est en cela que réside la nature de l’homme : être libre.
    Merci pour ton témoignage et bonne route !

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    1. Ne t’inquiètes surtout pas tu n’es pas le seul et j’en faisait parti il y a quelques mois . Au final sauter le pas à été la meilleure décision que j’ai pris depuis fort longtemps . Le plus important c’est de ne pas subir son travail et si on n’a pas le choix d’y rester pour quelques raisons il faut trouver un échapatoir .

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  2. Salut Billy.
    Si tu ne te sentais pas bien,tu as eu entièrement raison.

    C’est comme si tu te jetais dans le vide en fait, avec un tout petit parachute. L’avantage est que c’est toi qui l’a décidé. C’est pas comme si ON te poussait dans le vide alors que tu n’as rien demandé, ou au fond du trou si tu préfères. Dans ce cas, 2 solutions: tu te laisses sombrer ou ton instinct de survie prend le dessus.
    De toute façon, deux proverbes me guident et me donnent toujours espoir: la roue tourne et après la pluie le beau temps.Greg est dans le même cas que toi, non? Ou tu es lui…Qui sait.

    De toute façon, ton entourage et la société pensent ce qu’ils veulent .

    Et si tu trouves ta voie (ou ta petite voix intérieure) tu auras des rentrées financières et tu sauras payer tes factures. Ce n’est probablement pas pour tout de suite, mais bon.
    A chaque problème il y a des solutions.

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    1. Oui depuis que j’écoute cette petite voix intérieure je me sent beaucoup mieux et plus à l’aise dans mes choix ,certes il y a des jours sans ou on se sent mal mais c’est ainsi le principal c’est de diriger sa propre vie et non la subir et la regarder passer .

      Ma voix n’est pas trouver et peut être que ça ne le sera jamais au final mais l’important c’est de choisir ce que l’on veux et assumer ses décisions .

      Je sui fier d’avoir démissionné et pour rien au monde – pour le moment – je m’enfermerais de nouveau dans un CDI auquel je me sens mal .

      Petite anecdote : Une agence d’intérim à voulu me faire rentrer dans une entreprise , j’ai refusé d’y retourner après une journée ce que j’avais jamais fait auparavant de peur de vexé les personnes . Cette agence m’a limite hurler dessus ( je passe les détails ) et m’a blacklister parce que j’avais oser dire non . Mon corps tout entier me disait de ne pas y retourner tellement j’étais mal , je me suis écouté et j’ai bien fait .

      Mon Dieu j’aurais tellement de choses à raconter sur ces environnements et les gens que je rencontres que je me tâte presque à écrire dessus .

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      1. Billy:
        oui tu devrais écrire dessus, parce que ça te permettra de voir encore plus clair, de prendre de la hauteur et de te conforter s’il en est encore besoin dans ton choix de vie! Tout bénef!
        Savoir s’écouter est d’une importance capitale, alors que tout autour de nous nous incite à nous faire taire de l’intérieur (les proches, sans forcément de malveillance volontaire -mais parfois si!- et la société au sens large -ben oui, c’est ainsi que cela fonctionne, c’est systémique : tu te tais, tu consommes, tu fais donc en sorte que la machine reste bien huilée pour que quelques uns profitent pendant que toi tu trimes pour te « payer » ta vie…. bon j’ai raccourci le propos mais je pense que le lectorat de ce blog rejoint grosso-modo cet angle de vue!)
        Donc -ouh làà, je perds le fil moi!- oui, savoir s’écouter c’est primordial. Pour ça il faut faire taire le brouhaha ambiant et le minimalisme et l’introspection sont de bons outils pour mieux s’entendre soi-même! Alors je tiens pour essentiel que tous ceux qui se respectent enfin fasse étal de leur vécu et témoignent du pourquoi et du comment ils ont repris en mains leur vie! J’aime particulièrement quand les gens analysent et décrivent leurs états émotionnels, et la traduction concrète de leurs choix au quotidien, donc hâte de te lire sur ces axes!
        Et encore bravo pour ce respect de toi-même!

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        1. Merci beaucoup . J’avoue que c’est pas toujours évident tout les jours mais faut tenter de s’y tenir . J’ai bien compris qu’un CDI dans un domaine qui m’enchante pas n’est pas pour moi , je m’obligerais pas à signer juste pour une raison de sécurité ou autres .
          J’ai du reprendre une petite acticité à moyen terme parce que oui faut bien que je mange ^^ d’ailleurs être dépendant de l’argent est quelque chose qui me pèse mais pas le choix pour le moment . Je fais cette petite mission pour être plus libre par la suite .
          j’ai réglé plein de problèmes grâce au minimaliste et à cette démission en particulier mais il y a encore du chemin à faire .

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  3. Ça me parle… vu que je viens de faire la même chose ! C’est réconfortant cette phrase, « je prends le temps de ne pas savoir », parce que c’est exactement l’état d’esprit dans lequel je suis pour le moment. Sortir de ce système sur pilote automatique et entre des barrières me permet enfin de m’écouter… et après 10 ans j’ai besoin de choses à me dire !

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  4. Bonjour,
    Merci pour votre histoire.
    C’est bien de voir des personnes telle que vous montrant le chemin et les doutes qu’elles ont eus.
    Ça fait du bien à l’âme.
    Au plaisir d’une prochaine lecture.

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    1. Merci chère Mylène pour votre retour. Il s’agit en effet d’un témoignage personnel qui peut inspirer plus d’une personne.
      Au plaisir,
      Grégory

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  5. Merci pour cette histoire, pour ma part, arrivé à la cinquantaine cette année et en me retournant sur ma carrière et plus globalement sur ma vie, je m’aperçois que je suis passé à côté de tellement de choses, j’ai pratiquement tout ce que je veux mais rincé par un travail très prenant que je fais de plus en plus avec dégoût.
    Depuis un an maintenant, je cogite et essaie de trouver la ou les solutions mais je suis contrer par ma femme qui a du mal à comprendre le minimalisme et ne vois pas comment vivre autrement…

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    1. Bonjour cher Rodolphe et merci pour votre témoignage.

      Je ne peux que partager le mien pour vous répondre. J’ai aussi démissionné lorsque j’étais conseiller dans le secteur bancaire. Je crois que nous sommes face à deux problématiques, en tout cas ce sont ceux auxquels j’ai fait face maintenant que j’ai un peu de recul. Tout d’abord, je dirais qu’il y a un gros manque de sens en général dans notre vie en général et dans nos métiers. Ensuite, il y a aussi l’attrait à vouloir faire beaucoup de choses dans sa vie, et ceci est plutôt une conséquence du libéralisme et de la société de consommation.

      Je dirais que le fil rouge est la recherche de la qualité plutôt que de la quantité. Il y a un équilibre à avoir entre faire un métier qui nous permet de vivre sans pour autant que ce soit une passion et c’est très bien aussi. Et d’autre part, faire un métier que nous détestons et qui nous mine totalement. Dans ce dernier cas, je veillerais certainement à agir davantage.

      Vous ajoutez aussi le point de la communauté dans laquelle nous faisons partie (amis, famille) et qu’il faut aussi prendre en compte, car dans tous les cas, il n’est pas possible d’être heureux seul, contrairement à ce que l’on veut parfois nous faire croire.

      Courage pour cette recherche à la vérité

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