Cette semaine, j’ai eu l’honneur de découvrir la boutique Blandin & Delloye à Bruxelles et son gérant. Une rencontre rare que je vous partage dans ce billet.
Nous sommes en fin d’après-midi et j’arrive au bas de la porte de la rue Saint-Anne au numéro vingt-huit. Benjamin Verreydt, le gérant de la boutique me voit par la fenêtre et vient m’ouvrir. Il me fait entrer dans la pièce centrale au mur d’un vert profond. J’aperçois directement le costume trois-pièces exposé au centre, du même vert mystérieux et au lainage épais.
Benjamin Verreydt me prépare un thé pendant que les dizaines de livres renfermant les échantillons de tissus de la Maison Dormeuil continuent de m’observer.
Le sujet de l’histoire du magasin vient naturellement. Les deux fondateurs Charles Blandin et Cédric Fourny-Delloye ont démarré leur aventure en 2013 pour être à la tête d’une vingtaine de points de vente. La marque est spécialisée en costumes pour mariages, mais souhaite maintenant aussi entrer dans le quotidien des hommes.
Nous poursuivons et discutons pendant près de deux heures de vêtements, de style, de tissus et de nos premiers pas dans le monde de la qualité. Car finalement, le vêtement n’est que la pointe de l’iceberg. Il s’agit bien plus que de parler de la couleur ou de la matière d’un tissu. Le but est de se rapprocher d’un monde plus beau, plus qualitatif, plus harmonieux, plus nourrissant intérieurement.
Dans un monde où règne le fast fashion unisexe presque jetable, une petite révolution s’installe. Comme Hugo Jacomet l’a si bien dit lors d’un interview, il est important de réapprendre la grammaire, c’est-à-dire la structure, les bases, les accords. Par exemple, le fait que des vêtements se portent normalement pour une situation bien spécifique et pour un corps bien spécifique. De nos jours, certains pourraient porter la même tenue tant pour aller travailler, faire ses courses, participer à un entretien d’embauche ou faire du sport. Et vous aurez aussi remarqué que les hommes, les femmes, les grands, les petits, les minces ou les corpulents s’habillent également de la même manière. Or, il existe une grammaire bien spécifique, des vêtements qui se portent spécifiquement pour le sport, d’autres qui allongent la silhouette ou la resserre.
Même si cela peut paraître superficiel, s’habiller de manière élégante et maîtriser l’art de la sape n’en est rien. L’habit fait bien le moine contrairement à ce que nous pourrions penser. Se vêtir de manière qualitative et en comprenant ce qui convient mieux à telle morphologie, n’est-ce pas finalement la porte d’entrée vers le choix d’un monde plus durable, plus solide, plus beau.
C’est en tout cas certainement l’une des premières pistes qui m’a mené vers le minimalisme il y a plus de dix ans. J’ai commencé par trier ma garde-robe, à la réduire et la remplacer par des toiles plus belles et plus solides. Et j’ai continué le chemin vers l’alimentation, les objets de la maison, la consommation en générale et même la vie en général.
Je ne peux donc qu’encourager des enseignes qui proposent cette vision du monde. La révolution du beau, du bon, du vrai ne fait que commencer.