Débriefing d’un week-end de créativité

Voici les trois points que j’ai retenus après un week-end intense, enfermés dans une université avec un groupe et un projet à faire en 48 heures.

Une expérience humaine

Nous étions 70 au début du projet. Les équipes devaient se former de manière naturelle et spontanée. Il n’y avait pas de règles pour se mettre ensemble. Alors, je me suis mis naturellement avec une personne qui étudiait à l’école où j’avais étudiais. En deux minutes, le contact est bien passé.

Puis on s’est mis avec quatre autres personnes pour finalement composer un groupe de six personnes. Après quelques heures, on se fait tous un brainstorming. Une idée plaît à la plupart du groupe. Sauf à la première personne dont je vous ai parlé. Pour elle, travailler sur cette idée était un non catégorique. Sans compromis. Sans discussion.

Voilà ce qui peut se passer lorsqu’on travaille en groupe. Ou tout simplement, lorsque nous interagissons avec des êtres humains en général. Nous avons des avis divergents. Et c’est justement là où on peut chacun apprendre et s’adapter. Jusqu’à un certain point naturellement. Un groupe de fumeur ne pourra pas tolérer un fumeur par exemple.

Ici, soit cette personne s’adapter ou soit c’est nous qui devions pivoter vers un autre projet. Ce que nous avons fait de manière naturelle. Car il n’y avait pas de réel enjeu durant ce week-end et nous étions encore à l’embryon du projet. Donc rien à perdre.

Et bizarrement, le lendemain, cette personne n’est plus revenue pour la suite du projet. Un groupe est donc un élément organique. Il s’adapte automatiquement. Soit les membres rentrent en harmonie ou certains sortent simplement.

Et aussi, on peut penser dès le départ qu’on aura une bonne affinité avec une personne. Mais travailler de manière concrète sur un projet, voilà une excellente manière de connaître une personnalité et savoir si on est fait pour être ensemble.

Sortons du bâtiment

Nous avons donc choisi une idée. Notre idée était de faire de l’énergie avec les chaises roulantes des personnes à mobilité réduite. Mettre une batterie à l’arrière et la charger par la force motrice des roues. C’était notre idée de base. Puis, quelqu’un a eu une idée.

« Et pourquoi ne pas aller demander l’avis d’un expert ou carrément aller rencontrer des personnes dans cette situation pour savoir ce qu’elles en pensent ».

Carrément!

C’est donc ce que nous avons fait. Nous sommes sortis du bâtiment. Nous sommes allés à l’extérieur. Dans la réalité. Rencontrer nos potentiels utilisateurs. C’est ce que préconise aussi Eric Ries avec The Lean Startup.

Nous sommes donc allés rencontrer un orthopédiste. Et là, c’était le choc.

Il nous a parlé du plus gros problème que rencontrent les personnes à mobilité réduite. Ce n’est pas créer de l’électricité et recharger une batterie. C’est le manque d’autonomie dans les situations de vie les plus intimes. Comme aller aux toilettes, à la douche ou sortir du lit.

En effet, elles ont besoin d’une assistance humaine pour les déplacer de leur chaise roulante à la cuvette des w.c..

Nous avons donc choisi de nous attaquer à ce réel problème de fond. Et nous en avons tiré une solution qui nous plaisait.

La forme compte plus que le fond

À la fin de ce week-end, les dix groupes ont dû présenter leurs projets. Et à nouveau, on remarque que les projets qu’on retient le mieux ne sont pas les plus intéressants. Ce sont ceux qui ont été présentés avec le plus d’émotions.

Oui. Vous pouvez travailler de manière folle durant des heures et des heures. Quelqu’un d’autre peut venir vous voler la vedette juste parce qu’il présente son projet avec plus de rires ou de larmes.

Cela paraît injuste, mais c’est une technique totalement naturelle et utilisée par les hommes, les plantes et les animaux depuis l’aube des temps. Pensez aux pigeons. Un beau plumage et un beau pas de danse. Et le tour est joué.

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