Comment devenir minimaliste – Par Billy Oger

Billy nous partage son témoignage, ses astuces et les avantages qu’il tire ce mode de vie hors du commun.

Minimaliste par choix?

Dire que ma vie a changé depuis que je suis devenu minimaliste est un euphémisme. Je n’avais jamais entendu parler de ce mode de vie et honnêtement je m’en moquais éperdument. J’étais comme tout le monde. Je travaillais énormément et souvent dans des domaines que je n’aimais pas, peu valorisant et le plus souvent dans la grande distribution (c’est un autre sujet). Je dépensais encore et encore d’ailleurs bien plus que ce que je gagnais même si ma famille m’a toujours appris à faire attention. À cette période, je vivais bien et je le croyais. 

J’ai découvert le minimaliste il y a un peu plus de deux ans maintenant, pas par intérêt et pas par envie, mais bien par besoin. Oui, je suis très franc. En réalité, je suis passé d’intérimaire ou je vivais extrêmement bien ma vie à un CDI avec la baisse de salaire qui va avec bien entendu.

« J’ai découvert le minimalisme pas par intérêt, pas par envie, mais par besoin. »

Peu à peu, je me suis rendu compte que mon ancienne vie était du passé et que je devais activement faire des coupes dans mon budget et me pencher sérieusement sur mes dépenses. J’ai cherché une solution et par le plus grand des hasards je suis tombé sur un reportage à la télévision (je la regardais à cette époque) sur Béa Johnson. Eh oui, moi aussi je suis tombé sous le charme de cette Française qui a changé bien des vies de consommateurs à travers le monde. 

Honnêtement, j’ai tenté ce mode de vie minimaliste non pas par choix, pas au début. Et puis, en lisant son livre et en m’informant sur internet, je m’en suis de plus en plus intéressé. 

Les premières étapes

Ma première et grande étape de ce mode de vie a été de faire mes courses et manger différemment. Bien avant d’aller dans les magasins en vrac, je me suis tenu à acheter uniquement des produits avec des emballages recyclables (emballage en carton ou en verre) et ne plus utiliser les sacs plastiques pour les légumes par exemple. J’avoue que j’ai pris cela comme un jeu qui, au fur et à mesure, est devenu quelque chose de plus sérieux. 

Très vite, je me suis rendu compte que je supportais de moins en moins d’aller dans les grandes surfaces et surtout j’avais envie d’aller plus loin et de me donner des nouveaux défis. Ma seconde étape a été de chercher des magasins bio, ce qui n’a pas été compliqué. Il y en a dans quasi toutes les villes . 

« Je me suis fait remonter les bretelles dans un magasin bio. Les premiers pas ne sont pas de tout repos quand on est novice. »

Petite anecdote du petit malin que je suis, la première fois que j’ai voulu prendre des chocolats dans un sac en papier il n’ y avait rien pour se servir (vous savez ce genre de petite pelle). Donc, j’y ai mis les mains et là ERREUR je me suis fait remonter les bretelles devant tout le monde par une une femme «pur jus bio» si je peux dire ça (je me rappelle encore de son visage en colère comme si je venais de tuer quelqu’un). Alors là, ça m’a refroidi et mis en colère intérieurement. Certes, je n’avais pas à mettre les mains (propres), mais de là, à me hurler dessus, il y a un pas. Mes premiers pas dans ce monde n’ont pas été de tout repos surtout quand on est novice . 

Bref, j’ai eu la surprise peu de temps après sur Facebook (j’y allais encore à cette époque) de découvrir qu’un magasin en vrac ouvrait bientôt à 10 minutes de chez moi. Belle opportunité. J’y suis allé, tout comme Béa (oui autant l’appeler par son petit nom), avec mes contenants et là, j’ai découvert une équipe souriante , accueillante et surtout qui m’ont aidé dans mes premiers pas. Je le précise vraiment parce que passer de consommateur à minimaliste et en l’occurrence en zéro déchet est un grand pas. C’est bien là que j’ai découvert que l’espèce humaine est encore présente. L’effet boule de neige s’ensuit, je me suis remis à aller sur les marchés et quel plaisir de faire ses courses en plein air en échangeant avec les gens. 

Après cela, les étapes se sont enchaînées grâce à mes lectures (livre – blog – reportages) et ma vie s’est accélérée dans ce domaine. Le plus dur est de se séparer de ces habitudes que nous avons appris depuis tout gamin. Mais au final, c’est un bien pour nous. 

Chacun peut se lancer dans ce mode de vie bien entendu, mais il ne faut pas que ce soit juste une mode, mais bien une façon de vivre . 

Mes étapes suivantes

  • le ménage naturel et minimaliste
  • la fin du shopping dans les grands magasins
  • manger sainement
  • le désencombrement (encore aujourd’hui) de ma maison
  • l’éloignement des relations toxiques
  • la méditation
  • la diminution et l’arrêt de certaines applications et autres réseaux sociaux
  • la diminution du téléphone et la découverte du mode « avion »
  • ma démission

Les avantages du minimalisme

Beaucoup d’étapes et de sujets à développer, mais le plus important, et j’insiste lourdement là-dessus, le minimaliste m’a permis de me recentrer sur moi-même et de me poser des questions sur mon être intérieur. Tout cela peut paraître idiot, mais c’est vrai que lorsqu’on se sépare de tout ce qui nous encombre (objets et personnes toxiques), là, on est face à nous-mêmes et c’est bien ici le plus difficile (j’en suis dans cette phase). Notre entourage et la société nous prennent pour des aliens, mais non en réalité: on se reconnecte avec nous-mêmes (autre sujet et là il y a de quoi parler). Quand j’y repense, il y a de nombreux avantages à devenir minimaliste. Et je ne le pensais pas à ce point honnêtement.

Voici mes avantages préférés:

  • Moins de ménage à faire. Logique, quand on a peu chez soi, on passe moins de temps à nettoyer les objets donc un gain de temps important.
  • Notre corps nous remercie. Le fait de manger plus sainement permet au corps d’être en meilleure santé. D’ailleurs, il vous remerciera assez rapidement.
  • Avoir du temps libre. Quand on a moins besoin d’objets ou de vêtements, on passe beaucoup moins de temps à faire les magasins.
  • La liberté. C’est quelque chose d’incroyable d’être libre, de faire et de penser par nous même, de ne plus être la cible des publicités. D’ailleurs, à force, on les oublie totalement.

Mes trois conseils pour ceux qui veulent se lancer

  1. Aller au bout des choses 
  2. Aucune pression, c’est votre vie et non une course 
  3. Écouter sa voix intérieure et ne pas être influencé par son entourage qui peut vous décourager

Mes références en la matière

  • Livres
    • Zéro déchet – Béa Johnson (édition J’ai lu) 
    • Famille presque zéro déchet Ze guide – Jérémie Pichon et Bénédicte Moret (édition
      Thierry Souccar)
      Personnellement ces deux livres m’ont suffit pas besoin d’en lire 100.
  • Blogs
    • joseeannesc.com
      Une québécoise installer en France et c’est bien elle qui m’a aidé dans plein de sujets.
    • vivreavecmoins.com
      Encore une québécoise et là aussi de très bon sujets surtout qu’elle était une forte consommatrice auparavant.
    • leminimaliste.com
      Ce blog m’a beaucoup aidé dans le développement personnel.
  • Documentaire
    Minimalism a documentary about the important things (à voir absolument)

14 comments

  1. Hello Greg,
    Il a l’air sympa Billy, et en total désaccord avec la société actuelle.
    Moi aussi,pas par besoin, pas par nécessité,mais que j’ai été éduquée ainsi.
    Née au début des années 60, nos parents ayant connu la guerre et les grands parents 2 guerres, il ne pouvait en être autrement.
    Pour moi,c’est une évidence. Si nous continuons à consommer comme maintenant, nous allons droit dans le mur, tant financièrement qu’intellectuellement et sentimentalement.
    C’est donc une démarche qui doit lui sembler un peu pénible, mais quand on vit dedans depuis la naissance,c’est tout à fait naturel, malgré quelques entorses, j’en conviens.

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    1. Bonjour Geneviève,
      Merci, c’est en effet un très beau témoignage.
      Il est vrai que nous voyons les choses différentes en fonction de notre éducation. La guerre a clairement influencé les comportements des gens en matière de consommation ou de conservation des biens. Comme la nourriture par exemple, ils avaient tendance à avoir des provisions. En ce qui me concerne, mon stock de nourriture se vide chaque semaine car je peux à tout moment sortir de chez moi et faire mes courses.

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      1. hello Greg,
        Mais nous aussi…Il y avait pas mal de petites épiceries dans le quartier. De plus, le boulanger, le boucher venaient chaque jour nous apporter notre commande.
        Le brasseur pour la limonade, le lait, un peu de bière toutes les semaines. Le marchand de légumes aussi.Sans compter sur le potager de papa.
        S’il nous fallait des vêtements ou des chaussures, l’achat était programmé chez les tailleurs ou les chausseurs . Aucun achat compulsif, mais de la très belle qualité intemporelle, classique..bref jamais l’occasion de faire du lèche vitrine.
        In fine A quoi bon,tant que nous avons ce qu’il nous faut??

        Et puis ça ser tà quoi de regarder les devantures des magasins??Porter ce que tout le monde se vêt?? .Sauf celles de la galerie Saint Hubert où on prend 3 kilos directement . Je ne suis pas un numéro, ni un mouton de Panurge. Par contre, je suis un fameux numéro du genre canaille

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        1. Adopter la plus haute qualité uniquement et seulement quand on le désire. C’est tout à fait cela.
          Chez mes parents aussi il y a un potager. Et même un poulailler, un compost et du vrai gazon.
          La beauté, la qualité, l’intemporel, les matières naturelles, une vie hors des sentiers battus, le minimalisme est difficile à atteindre mais en vaut clairement l’enjeu.

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    2. Mais bien sur que je suis sympa ^^ . Il est vrai que j’ai fait quelques entorses mais je me ressaisis assez rapidement je dois dire , le plus important c’est de ne pas dramatiser et de se sentir coupable .
      Depuis tout gamin j’ai toujours été en désaccord avec notre société actuelle dont je ne m’y retrouve absolument pas je fais avec et je vis selon mes principes le plus possible ce qui n’est pas évident . Travailler en agroalimentaire par exemple m’a vraiment détruit et j’essaie chaque jour de changer cela ( dont ma démission il y a 8 mois ) .

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      1. Salut le Billy sympa….
        Travail en agro alimentaire???Je comprends que tu as démissionné.Obligé de suivre des pontes qui n’y connaissent rien (à part le profit de la société).
        Bonjour les pesticides, la culture à outrance, l’appauvrissement et la pollution des sols . Sans compter les OGM.De toute façon, tu as beau tirer la sonnette d’alarme,on te fera taire en haut lieu. Tu déranges,tu empêches les bénéfices de rentrer pour la société.
        Courage….ne te tracasse pas, la roue tourne..même si on se fait traiter de bobos

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        1. Hello Geneviève ,
          Et oui tant d’années à travailler dans ce domaine ( on m’en propose encore chaque jour …….) mais j’ose dire non et après m’être usé physiquement et moralement ( vue des chefs partirent en dépression, des femmes pleurer sur leurs postes, des collègues hurler de colère etc….. ) on ose me dire que je suis un fainéant . Je pourrait écrire des tonnes de choses sur ce sujet sur ce que j’ai vue dans ce domaine et aujourd’hui c’est pire qu’il y a …5 ans ça fait peu mais je vois la différence .
          Je vais écrire autre chose sur le minimaliste / démission .

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  2. Fichtre, que ces échanges sont intéressants, Geneviève, Billy le sympa et Greg 🙂
    Je ne sais pas si je suis minimaliste, en marge de la société ou pas…mais peu importe, vous lire est fort instructif!

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    1. Bienvenue au club des personnes hors du commun ^^ (en voyant ton adresse email, je vois que tu en faisais déjà partie hehe)

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        1. Ce sont les détails qui parlent souvent le plus. J’ai d’ailleurs eu la chance de rencontrer cette startup à Berlin. L’équipe est vraiment sympa!

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    2. Ah ah ça va être mon surnom  » Billy le sympa  » . Si nos échanges sont instructifs au moins le message est passer et c’est avec plaisir de le faire partager .

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  3. Bonjour ! Merci pour ce témoignage, qui rend l’aventure accessible, c’est top et motivant !! 🙂 Je suis assez d’accord sur les bienfaits (étant aussi à la mode ZD depuis 2 ans et minimaliste tant que possible). Mais il y a toujours quelque chose qui me frappe : LE CENTRAGE SUR SOI-MEME … ça revient dans beaucoup (beaucoup) d’articles de témoignages minimalistes, et j’avoue que ça fait un peu peur… dans un monde où l’on essaie tant bien que mal de s’extirper de l’individualisme à outrance..
    A votre avis, dans quels pièges il ne faut pas tomber pour finalement se replier sur soi ? (et penser que l’on a la bonne parole en somme)

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    1. Bonjour Carine,

      Merci pour ton commentaire. Comme tu le dis, c’est surtout l’excès (l »outrance ») qui est mauvais. Comme dans n’importe quel sujet, le tout est de pouvoir garder un équilibre. Se recentrer sur soi-même et retrouver sa propre liberté sont clairement des sujets importants pour le minimalisme. Car il s’agit d’une réponse à une perte de contrôle aussi excessive à vrai dire. Je fais référence à une société où l’on se retrouve totalement noyé d’excès en tous genres et où nos choix sont finalement dictés par les autres. Et non plus par nous.

      J’espère t’avoir répondu ^^
      Grégory

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