J’aime le Corona – J1 Amis ou ennemis

Voici une série mi-fiction mi-réalité écrite avec un soupçon de folie et d’ironie.

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Il est 8h34 et je lis dans la presse que toute activité sera suspendue pendant trois semaines en Belgique sauf les magasins d’alimentation. Je ne pense qu’à une seule chose: est-ce que ma salle de sport sera encore ouverte ou pas?

Depuis un mois, on ne parle que de ça. Avant c’était le Brexit, maintenant, c’est ce Corona virus. Complot ou pas, ça m’énerve. Les gens psychotent et je n’aime pas les gens qui psychotent. Ça me rend nerveux. Et quand je suis nerveux, je fais des choses que je n’aime pas faire.

Je reçois un message de mon patron. « Salut Gabriel, on doit fermer la boîte pendant trois semaines, ordre du gouvernement. Reste chez toi, je te tiens au courant de la suite. ». Tant mieux, je déteste mon job. Mais quand même, trois semaines, ça va être long.

J’écoute « Never Let Me Down » de Depeche Mode. Cela fait deux ans maintenant que je suis en Belgique. Mon ancienne vie me manque. Mais j’ai dû revenir, car ils étaient après moi. Ils me recherchent encore et je dois rester discret. Alors, j’ai choisi une vie ordinaire. Une vie de merde.

La porte de la salle est ouverte. Je rentre et je dis bonjour à Mathilde qui est à l’accueil. J’aimerais lui avouer que je fantasme sur elle plusieurs nuits par semaine. Je lui demande si la salle va aussi fermer et j’espère qu’elle me donne une réponse comme « Nous resterons toujours ouverts pour toi Gabriel. D’ailleurs, j’ai les clés et je peux te faire une visite personnelle ce soir à minuit quart ». Mais tout ce que j’entends, c’est « Oui, on va fermer pendant trois semaines ». Le sport, c’est tout ce que je trouve de bien dans ma vie. Le sport et Samantha. La fille avec qui je partage ma vie.

Ce virus m’énerve. Et en même temps, il me fait plaisir. Parce qu’enfin il va y avoir un peu d’action. Avant, quand je me promenais dans la ville, sur le trottoir, dans le métro ou dans les magasins, il y avait toujours une question qui se baladait au fond de ma tête: « Est-ce que cette personne est amie ou ennemie? Est-ce que je peux lui faire confiance? ». Maintenant, c’est tellement plus simple: chaque personne que je croise dans la rue est mon ennemie potentielle. Plus besoin de se prendre la tête. J’ai toujours adoré la série The Walking Dead. Et là, c’est The Walking Dead en version monde réelle.

Avec un peu de chance, je vais pouvoir m’amuser comme avant. Avec un peu de chance, je vais enfin retrouver un sens dans ma vie. Avec un peu de chance, je vais pouvoir tuer quelques personnes. À nouveau.

One comment

  1. J’adore ? Hâte de lire la suite des aventures de Gabriel ?
    La bise du pied ?

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