Il est 22h23, je suis dans mon salon en train de lire le livre l’Art de la Seduction de Robert Greene. Lorsque tout à coup BOUM!
Je me demande ce qui se passe. Puis un autre BOUM! La ville de Mons se fait bombarder ma parole. Je regarde par la fenêtre et je vois des couleurs dans le ciel. Je déteste les feux d’artifice.
Ils font du bruit, ils polluent et ils font peur aux oiseaux. Et ils m’empêchent de lire. J’ai parfois l’impression d’être un animal sauvage. J’adore suivre mon instinct. Même si je dois tout de même le contrôler à certains moments. Plus je lis le livre de Greene, plus je me rends compte que l’être humain possède beaucoup plus de vices que je ne le pensais. Cela me rassure dans un sens, car je croyais être fou. Mais à vrai dire, je suis tout à fait dans la normalité.
Parfois, quand je marche dans la rue, j’ai envie de commettre des meurtres. Un type qui lance son mégot sur le trottoir et j’ai comme une idée de l’empaler. Le psychologue Frank Miller l’avait même prouvé durant une expérience. Tout le monde est capable de commettre un homicide. En fait, l’être humain est souillé jusqu’au trognon. On nous envoie des idées de gentillesse et de bienveillance alors qu’au fond de nous, nous trépignons de vices, d’aventures et de toutes sortes de rituels sordides.
Cela me rappelle. Quand je travaillais à la banque. Je n’espérais qu’une seule chose secrètement: un hold-up. Enfin un peu d’action dans ce monde agaçant et grouillant de politesses endormantes.
C’est vrai à la fin. Tout le monde pense que les minimalistes sont des petits hippies bobo qui méditent toute la journée en mangeant bio. Mais c’est faux. Je suis plutôt comme Rick Dalton dans le dernier Tarantino. Je déteste les hippies. Soyons honnêtes, ils n’ont aucun style. Bon, je viens peut-être de perdre la moitié de mes lecteurs. Bon, tant pis.
Il est 22h28, le temps que j’écrive ce billet et les feux d’artifice se font de plus en plus forts et plus rapides. Je regarde mon livre sur la séduction. Finalement, j’ai l’impression qu’un feu d’artifice, c’est comme faire l’amour. D’abord c’est calme et fort. Puis c’est rapide et plus fort. Et enfin, c’est un peu plus calme, puis c’est rapide, rapide, rapide, puis c’est la guerre, et l’apocalypse. Puis, ça s’arrête.
Un morceau de feu d’artifice vient de frapper sur ma fenêtre. Ça y est, je veux brûler le responsable. J’ai oublié de vous dire, mon appartement donne juste sur la grand-place. L’endroit parfait pour flâner durant un moment de séduction. Tiens, cela me donne l’envie de faire l’amour sous un feu d’artifice.