Platon – Le Banquet

Le Banquet est le récit du repas de Socrate et de ses amis philosophes. Mais c’est aussi la description de la relation entre le maître et son élève, l’homosexualité, la pédérastie, l’amour des Grecs pour la beauté.

Avant-propos

Même si la pédérastie peut nous choquer de nos jours, cela faisait partie de la coutume lors de la Grèce Antique. Il s’agit tout simplement de mœurs et de culture différente. Je ne crois qu’il faille porter un certain jugement à ce type de comportement car c’était dans l’air du temps, comme nous pourrions considérer des coutumes culturelles contemporaines qui peuvent nous paraître totalement normales à notre époque et le seraient choquantes à une autre.

Mais cela permet surtout de comprendre d’où vient le cliché qui dit que tous les grecs sont homosexuels. Comme souvent avec les clichés, il y a une partie historique qui permet de l’expliquer. Comme dit précédemment, c’est plutôt la pédérastie qui était appliquée, la relation entre un homme adulte plus âgé et un jeune homme adolescent. L’homosexualité quant à elle était plutôt mal vue des Grecs. Deux hommes adultes ensemble n’étaient certainement pas bien vus, encore moins les comportements d’hommes efféminés. De par le contexte de l’époque, les hommes se devaient de maintenir l’image traditionnelle de la famille qui crée des enfants, crée des citoyens grecs exemplaires et forts pour protéger la cité.

Enfin, au-delà de tout, les Grecs avaient un amour inconditionnel pour la beauté, la beauté des corps, la beauté de la pensée. Même si elle ne peut paraître parfaite pour certains, je crois que nous devons nous inspirer de leur vision pour recréer le monde à venir.

Voici quelques phrases du Banquet qui ont suscité mon intérêt et qui donne à réfléchir.

L’amant et l’aimé

Se conduire de façon honteuse, c’est céder sans gloire à quelqu’un qui n’en vaut pas la peine. Bien se conduire, c’est céder de belle façon à quelqu’un qui le mérite. Le texte fait allusion aux jeunes hommes qui offraient leur vertu à un maître plus âgé uniquement dans le but d’avoir son apprentissage en retour et inversément. La relation doit être un échange harmonieux, les deux êtres doivent ressentir un état positif de cette relation, sans qu’il y ait l’une des deux personnes qui soit lésée ou manipulée.

« L’amant est chose plus divine que l’aimé, puisqu’un dieu l’inspire. »

L’un constitue à faire avancer sur le chemin de l’intelligence et de la vertu, l’autre a besoin de gagner en éducation et en savoir. Ceci en parlant du maitre plus âgé et de l’élève plus jeune.

Si pour de l’argent, un homme est prêt à se mettre de toutes les manières au service de n’importe qui, ce n’est pas beau. (toujours en parlant de la relation maître et élève).

L’homosexualité entre maitre et élève, adultes et adolescents est hautement valorisé sur tous plans en Grèce antique. Pour la majorité des hommes, l’homosexualité correspond à une période de la vie. La règle athénienne contraint toutefois les hommes au mariage et à la procréation.

 

Qui se ressemble s’assemble

Dans la mythologie grecque, il existait trois genres d’humains : le féminin, le masculin et l’androgyne. L’être humain n’était qu’une boule avec quatre bras, quatre jambes et deux têtes. C’est Zeus qui décida de les séparer et de leur donner un sexe. C’est depuis cette date qu’il y a cet amour et cette volonté de ne refaire qu’un seul.

« Le dissemblable aime et recherche le dissemblable, comme le semblable recherche le semblable. »

Chacun d’entre nous est donc la moitié complémentaire. Auparavant, nous ne formions qu’un seul être, voilà pourquoi nous désirons nous rapprocher l’un de l’autre. Nous avons été séparés à cause de notre conduite injuste, et si nous ne faisons pas preuve de respect à l’égard des dieux, nous pourrions être fendus une fois de plus.

La beauté

L’amour a pour objet le beau.

Un homme qui est grand ne souhaite pas être grand. Un homme qui est fort ne souhaite pas être fort. Un homme ne saurait manquer de qualités, s’il les possède. On ne désire pas ce qu’on possède. Mais on peut souhaiter de l’avoir aussi dans l’avenir, si nous le possédons aujourd’hui.

« La possession de choses bonnes, c’est ce qui explique que les gens heureux sont heureux » – Diotime

Il y a dans l’acte d’enfantement quelque chose de divin. Dans l’être vivant mortel règne une part d’immortalité : dans la grossesse et dans la procréation.

« La vision de l’esprit ne commence à être perçante que quand celle des yeux commence à perdre de son acuité. »

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