Le culte du relativisme nous achèvera

Il est partout et prend de plus en plus d’ampleur. Et même s’il ne se voit pas, il nous mène lentement vers notre propre perte.

La nouvelle religion du relativisme et de l’égalité

Il m’a fallu plus de trente ans pour m’en rendre compte. Ce nouveau dogme du relativisme et de l’égalité me suivait depuis ma plus tendre enfance et se fait de plus en plus ressentir. Tout est pareil, il n’y a plus rien de transcendant, rien qui ne soit supérieur, rien qui ne soit inférieur. Ces valeurs vous les connaissez et elles sont surtout présentes dans notre société occidentale moderne.

En voici quelques exemples concrets:

« Il n’y a plus de qualités ni de défauts, il n’y a que des caractéristiques ou des points à améliorer »

« Il n’y a plus de réussite ni d’échec, il n’y a que des expériences »

« Il n’y a plus de beaux ni de laids, il n’y a que des gens particuliers »

« Il n’y a plus de forts ni de faibles, il n’y a que des gens différents »

Oui, il y a certainement des gens qui sont différents. Mais honnêtement, dire que tout le monde est différent revient à dire que tout le monde est pareil. Si tout le monde est capable de tout faire, alors nous ne sommes plus capables de rien. Dire qu’on aime tout le monde, c’est en fait n’aimer personne.

Nous coulons finalement vers une sorte d’hypocrisie générale, et cela sous le couvert de valeurs tout aussi fausses telles que l’amour, la gentillesse et la bienveillance. Oui ces valeurs existent bien, mais elles ne suffisent pas pour décrire le monde réel, celui qui existe en dehors des smartphones. J’ai parfois l’impression de vivre dans un monde de bisounours où l’on a peur de sa propre condition.

Nous finissons par culpabiliser lorsque nous sommes forts ou lorsque nous sommes faibles, lorsque nous gagnons ou lorsque nous échouons. Et je dirais même que ce sont les forts et les vainqueurs qui finissent surtout par culpabiliser aujourd’hui, ce qui est totalement insensé à mes yeux. L’exemple en est encore avec ce virus et ce gouvernement qui impose aux personnes les plus fortes de se sentir mal. Les plus faibles deviennent finalement les personnes qu’on doit protéger le plus, les victimes deviennent les héros et les forts doivent en payer le prix sans avoir le choix. On veut la vie sans limites, on veut la jeunesse éternelle, on veut tout, tout de suite et pour tout le monde.

Il n’y a pas de pauvres sans riches, il n’y a pas de lumière sans obscurité, il n’y a pas de bonheur sans malheur, il n’y a pas d’amour sans haine. Oui, il existe des limites dans cette vie et c’est ce qui permet justement d’en profiter. Oui, il faut se battre dans la vie à certains moments et il faut aussi accepter sa place avec joie tel Thor qui faisait face à la mort et partait à la guerre le sourire aux lèvres. « Connais-toi toi-même », garde ta place, grandis oui, mais connais tes limites.

La vie est belle, car elle est cruelle à la fois.

7 comments

  1. Je suis très mal à l’aise face à votre article. Du coup… je vous répond. Basé une colère sur la base du concept du flocon de neige est un peu troublant. Il n’y a pas de jugement et j’ai compris votre façon de décrire l’hypocrisie lié à l’épidémie ou à la richesse.
    Mais ça ne change rien. Si tout le monde peut tout faire. Eh bien tout le monde peut activement tout faire. Le résultat sera « concrètement » positif et dans l’action. C’est le sens de la phrase qui n’appelle aucune nuance ou de qualité. Par ailleurs, Militer pour un savoir de base étendu me paraît être la base du minimalisme de demain…. Et si vous aimez tout le monde. Et que l’on part du principe que la phrase est vrai. Alors vous aimez tout le monde. Avec ce que vous savez d’eux. Pourquoi mettre de la cruauté supplémentaire dans une réalité qui ne nous attend pas pour la créé ? Les pauvres tombent plus malade que les riches. C’est un fait économique objectif et cruel. Doit on dire que les riches ne peuvent pas accepter qu’on leur demande de créer une égalité face à la maladie en réduisant leur rôles dans le processus ? Est ce une égalité de trop ? Est ce vraiment dire que l’egalite est partout et que cela dépasse les limites ? Parle t-on de culpabilité ou d’offrir des possibles ? Belle journée à vous.

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    1. Bonjour Edith,

      Merci pour votre commentaire, je suis ravi que cela provoque le débat, car je crois que c’est exactement ce qui manque aujourd’hui. Il manque des personnes comme vous qui réagissent et qui n’acceptent pas la vérité toute faite et venue du ciel.

      Je vais clarifier mon point. Oui je suis d’accord sur le fait que si les gens sont capables de tout, cela peut être aussi positif. Tant mieux si nous sommes tous capables de faire du feu et de coudre un bas de pantalon, je trouve justement que nous devrions être capable de plus de choses. Mais il ne faut pas croire que cela soit forcément positif. Si tout le monde a la capacité et le droit de tuer qui il veut, et si chaque homme avait la capacité de séduire toutes les femmes même celles qui sont prises (et inversement les femmes qui séduisent n’importe quel homme), je doute que cela plaise à certains et que cela nous mène vers un paradis, bien au contraire.

      Je suis d’accord aussi sur le fait de demander aux plus forts et aux plus riches d’aider les plus faibles et les plus pauvres. Par contre, de nos jours, il ne s’agit pas d’une demande, mais d’une imposition.

      Il est tout à fait faux de croire que tout le monde est capable de tout et que les plus forts doivent être obligés d’aider les plus faibles. Ce principe judéo-chrétien qui a été développé par les Lumières, même s’il partait d’un bon principe, est totalement déconnecté du monde réel, le monde naturel. Non, dans la nature, tous les animaux ne sont pas capables de tout. Non, dans la nature, les forts n’aident pas forcément les faibles.

      Le véritable problème est que nous nous croyons au-delà de la nature. À nouveau, dans la bible, Dieu a rendu l’homme le maître des animaux. Et encore aujourd’hui, nous nous croyons supérieurs à eux. Nous nous croyons les rois de l’univers, l’égal de Dieu, fait à son image comme on peut le lire. Mais en vérité, les animaux, aussi cruels soient-ils gardent leur place et ne participent pas au désordre du cosmos comme nous le faisons. Le cosmos, ou peu importe le nom que vous lui donnez tant que vous croyez qu’il y a quelque chose de transcendant aux hommes. Car oui, je ne crois pas que l’homme soit le dieu sur terre, capable de tout, et supérieur aux règles de la nature.

      D’ailleurs, voilà pourquoi le monde dans lequel nous vivons est en train de disparaître. Car nous nous croyons capables de tout et nous imposons l’égalité. Nous n’admettons pas que la nature soit plus forte. Nous lui imposons notre volonté, notre soif pour la vie éternelle, notre vice de vouloir être ce que nous ne sommes pas.

      Mais d’un jour ou l’autre, les plus forts, la nature, le cosmos et l’univers aussi se rebelleront. Et l’équilibre reviendra tranquillement. Sauf si nous faisons la paix avec nous-mêmes et que nous acceptons notre place.

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  2. Bonjour.
    Merci pour votre réponse. C’était très intéressant. Je suis ravie que l’on puisse échanger. ?

    Mais je ne suis toujours pas d’accord avec vous. ??
    J’écoutais hier le podcast vlan. Et il parlait de spiritualité de façon générale ( en dehors des limites des religions) en disant qu’elle implique toujours de la compassion et la recherche d’une conséquence positive sur autre chose que nous meme.

    En soi, on peut se demander pourquoi je vous blablate la dessus.?

    Mais c’est parce qu’il a mis le doigt sur un truc que je n’aurais pas su exprimer toute seule : la spiritualité ne s’arrête pas au religion. Pour autant, la grande majorité des humains se retrouve encore dans un noyau dur du message – être positif pour quelque chose de différent de nous meme.

    J’ai bien conscience que durant des siècles notre société s’est construite sur cette notion de supériorité. Mais en essayant de prendre du recul sur les témoignages et les meta-récit, je crois que nous tendons aujourd’hui à glisser non pas sur la supériorité/égalité. Mais plutôt sur la responsabilité/compassion. Le lien évolue tant sur le relativisme/ la place de l’homme et le rôle riche/pauvre. Bien sur que l’on ne parle pas de compassion à tout les coins de rues… mais l’expression résultat, valeur ajoutée, impact … peuvent avoir pleins de nuances.

    Du coup, et même si mon discours semble naïf, je reste persuadée que les lignes bougent sur la question de l’egalite Et de la supériorité. Peut être pas assez vite. Peut être en réduisant nos libertés si l’on est riches. C’est dans la nature qui nous montre que les évolutions se font en expansion/rétraction.

    Mais en tout cas, de mon côté, j’entrevois le changement positif sur cette place dans notre monde. Belle journée.

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    1. Bonjour Édith,

      Merci à nouveau pour votre message.

      La spiritualité est en fait ce qui manque certainement en ce monde. Et cela peut se faire soit par la religion ou par la philosophie. Les deux chemins sont très honorables. Mais malheureusement, nous sommes nombreux à vouloir créer sa propre philosophie ou spiritualité de manière superficielle, car, à nouveau, nous agissons comme des enfants gâtés. Nous souhaitons les avantages sans les inconvénients.

      Et concernant le point de l’égalité, je comprends votre volonté de vouloir créer un monde parfait, ma chère Édith. Mais je crains que ce monde soit un monde sans saveur, sans bien, sans mal, juste plat. Et sincèrement, même s’il existait, je ne voudrais pas y vivre. Dans l’image de mon monde parfait, il y a la beauté, mais aussi la laideur. Il y règne l’amour, et donc la haine aussi.

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