Même si j’avais déjà entendu parler de cet illustre personnage, il s’agissait souvent de pensées édulcorées reportées par la presse, la culture ou les médias. J’ai donc décidé de lire l’une de ses biographies écrites par Max Gallo pour m’en faire mon propre avis. Et j’ai reçu une belle claque.Napoléon, je savais naturellement qu’il s’agissait d’un des plus grands personnages de notre histoire, mais jusqu’à présent, je ne le connaissais que par quelques mots par-ci par-là, quelques phrases à l’école ou dans les médias.
Je me souviens que lors de la commémoration des 200 ans de la mort de l’empereur, il y a eu tout un emballement médiatique et même le discours du président français était partagé. Emmanuel Macron était apparemment divisé entre la honte et la fierté.
Qui veut tuer l’empereur?
En ce qui me concerne, je ne comprenais absolument pourquoi un avis si divergeant. Veut-on faire passer Napoléon comme l’un des pires tortionnaires de l’humanité? Voudrait-on réellement le mettre dans le même bain que les autres despotes et dictateurs qui ont déclenché des guerres au nom d’idéologies folles?
Les arguments que j’entendais le plus souvent dans la presse pour finalement tacher la réputation de l’empereur étaient le fait qu’il ait rétabli l’esclavage et quelques points dans son code civil qui n’ont pas plu aux néo-féministes. J’ai donc compris que ces arguments n’en étaient pas et qu’il s’agissait simplement d’idées de wokes, de faiblards ou d’ignorants qui ne comprennent rien à l’histoire.
Pour prendre le sujet de l’esclavage par exemple, c’est très facile de juger cette époque du point de vue de notre état de larve occidentale, assis dans son canapé où tout est robotisé et qu’il n’y a qu’à appuyer sur le bouton de son téléphone pour recevoir de la nourriture chaude dix minutes plus tard à la maison. Le ver de terre moderne ose faire la morale et oublie que c’est un autre esclave qui lui apporte son hamburger et ses sushis en vélo ou qui a fabriqué son téléphone à l’autre bout du monde. Il n’aurait pas tenu une journée en 1800 où la plupart des Français étaient à la corvée dans les champs dès cinq heures du matin et mangeaient des patates sans chauffage central et sans salle de bain en porcelaine.
Alors, oui je suis contre l’esclavage, mais remettons les choses dans son contexte tout d’abord avant de lancer la pierre en premier. Napoléon n’avait certainement pas pour but de rétablir cette pratique parce qu’il avait un malin plaisir à voir souffrir des gens dans les champs de cannes à sucre. Son but était de faire grandir la nation française et avec elle, ses habitants. Et d’autre part, je vous conseille de lire cet article sur l’esclavage avant de croire que l’esclave est uniquement le cliché qu’on lui porte.
Napoléon, misogyne?
C’est un autre argument que j’ai lu, car Napoléon, dans son code civil aurait écrit que « la femme (…) ne peut donner, aliéner, hypothéquer, acquérir, à titre gratuit ou onéreux, sans le concours du mari dans l’acte, ou son consentement par écrit ». Et effectivement, si on lit cette phrase avec nos lunettes d’Occidentaux modernes, on crierait facilement au scandale et on mettrait vite sur Twitter (toujours assis pénard dans son fauteuil) un hashtag #cancelNapoleon.
Mais ça, c’est quand on a un QI de lombric qui ne voit pas plus loin que sa série Netflix. À qui s’adresse réellement ce genre de loi en 1800? Est-ce que cela concerne vraiment la famille de paysans qui ne possède qu’une petite maison de paille, un monceau de terre pour cultiver et ses quelques meubles en bois? Ou concerne-t-elle aussi et peut-être même surtout les bourgeois qui ont effectivement plus de biens à gérer?
Deuxièmement, je vous conseille de lire l’excellent article « Napoléon et le Code civil « misogyne – L’hystérie féministe sur le droit des femmes » sur le blog les Trois Étendards. L’auteur rappelle que les femmes sont à l’origine de la plupart des décisions d’achat et qu’elles représentent la partie des personnes les plus endettées. En plus des bourgeois, peut-être que cette loi de Napoléon a été faite également dans le bienfait de la famille et non pas spécifiquement parce que Napoléon avait une rage gratuite contre les femmes et les considérait comme des créatures sans cervelles.
Mon avis sur Napoléon
Je viens de terminer le premier tome de la collection de Max Gallo sur la vie de l’empereur et j’ai hâte de dévorer les trois autres. Alors, certainement, je ne considère pas Napoléon comme un dieu vivant, un être parfait sans défauts. Il en avait et je ne le conteste pas. Mais ce n’est pas vraiment ce qui m’intéresse. Ce que je retiens principalement de lui jusqu’à présent, c’est qu’il s’agit d’un homme d’une détermination folle, un bourru de travail, un soldat soldat courageux proche de son armée et prêt à donner sa vie, un homme qui avait une vision du monde et de la France qui dépassait tout ce qu’on peut s’imaginait.
C’est lui qui crée le Code Civil, les premiers lycées, l’Arc de Triomphe, la Légion d’Honneur, le baccalauréat. C’est lui qui a permis à la France d’atteindre le stade de l’Empire et qui a permis à tous ses habitants d’être unis comme jamais dans la gloire.
C’est un exemple de force, d’intelligence, de grandeur et de beauté qui manquent tellement dans cette modernité qui nous entoure.
Voici quelques phrases de ce livre que j’ai retenu de cet ouvrage:
« Cette langue nouvelle (le français), il a voulu l’apprendre et l maîtriser, puisque c’était la langue de ceux qui avaient vaincu les siens, occupé l’île. »
« Dans la chambre, il explique à Des Mazis qu’il veut sauter les étapes, obtenir au bout d’un an le grade d’officier, être nommé sous lieutenant dans un régiment »
« Peuples lâches, peuples stupides, puisque la continuité de l’oppression ne vous rend aucune énergie, puisque vous vous en tenez à d’inutiles gémissements lorsque vous pourriez rugir, puisque vous êtes des millions et que vous souffrez qu’une douzaine d’enfants armés de bâtons vous mènent à leur gré, obéissez! Marchez sans nous importuner de vos plaintes et sachez du moins être malheureux, si vous ne savez pas être libres! »
« Il est comme une gueule de canons qu’on bourre de poudre. Sa charge, se sont les livres qu’il lit, ces notes qu’il prend, ces contes qu’il écrit, ces réflexions sur la monarchie qu’il rédige dans la fièvre. »
« C’est son devoir de devenir ce qu’on espère qu’il sera. »
« Ce qu’il compte, c’est la victoire. Telle est la loi qu’il vient de découvrir. Peu importent les moyens. Tout est dans le projet et dans le but. Mais vaincre, c’est être haï. »
« Si Louis XVI se fût montré à cheval, al victoire lui fût restée » dit-il. Napoléon méprise ce souverain coglione qui a capitulé dès le 20 juin au lieu de faire mettre des canons en batterie. Ce roi n’était pas un soldat. Il ne s’est pas donné les moyens de régner. Et le désordre, l’anarchie l’ont emporté.
« Il regarde autour de lui ces soldats qui, nonchalants, vaquent à leurs occupations. Certains, sans armes, reviennent des vergers voisins. Ils portent des paniers de fruits. Ils se tiennent par l’épaule (..) Ça, une armée! Il voudrait prendre chacun de ces soldats par les revers de leur veste, les secouer, leur crier que ce n’est pas ainsi qu’on fait la guerre! »
« Il faut tirer sans se décourager, et après cent coups inutiles, le cent unième porte et fait effet. »
« Marcher pour mourir, marcher pour tuer. Commander, c’est savoir où l’on va faire mourir des hommes, où l’on va tuer des hommes. »
« Être grand, c’est dépendre de tout »
« L’homme ne doit rien au hasard de la naissance, seuls son mérite et ses talents le distinguent. »