Voici le résumé d’une formation donnée par Julien Rochedy sur le thème de la masculinité. Il répond à cette simple question, mais difficile à répondre: qu’est-ce qu’un homme?
Préambule
Quelle drôle de question en effet que de se demander ce qu’est un homme. Un ami m’a répondu que c’était simple, il suffisait d’avoir un sexe masculin, un pénis en d’autre terme, pour être défini comme un homme. Effectivement, c’est vrai biologiquement mais est-ce assez? Depuis ces deniers mois, je me passionne pour la philosophie et la Grèce antique. Elles reflètent un certain idéal à atteindre et nous ont donné les bases de notre société moderne.
J’entends de plus en plus de personnes prônant l’égalité hommes femmes (lisez l’article pour ou contre le féminisme), ce qui me pousse à me demander ce qui différencie finalement nos deux sexes. Car oui, je suis convaincu et je souhaite même que nous soyons différents, car c’est là aussi toute la beauté de cette vie. C’est donc avec curiosité sur mes origines et par volonté de me développer que je me renseigne sur ce qu’est en fait, être un homme.
1. Inspirations
La masculinité est un idéal à atteindre.
« L’homme qui ne cherche pas à se faire pareil aux dieux est moins qu’un homme. » – Paul Valérie
Vouloir devenir un homme, c’est donc vouloir devenir meilleur, vouloir s’améliorer tout en sachant que nous n’atteindrons jamais la perfection. Nous sommes un homme accompli quand on veut devenir un homme. On ne peut dire soi-même qu’on est un homme, mais qu’on cherche à le devenir.
Un homme au point de vue physique est différent d’un homme accompli et reconnu par les autres. C’est être à la fois musclé, courageux, sage et maître du discours comme Pericles le prônait.
Un homme passe par des rites de passage ou des écoles pour devenir un homme. Hélas, ces rites et ces écoles ont aujourd’hui disparu. Il y a peu de temps, c’était encore l’église, le service militaire, l’enseignement, sa famille et son village, mais aujourd’hui il n’y a plus rien.
2. La volonté de puissance
Le processus de philosophie et de recherche de savoir est typiquement masculin. Devenir un homme, c’est avoir une quête personnelle.
Schopenhauer disait que ce qui meut les hommes, c’est la volonté de vivre.
Nietzsche a ensuite rajouté la volonté de puissance.
Avec la maxime « deviens ce que tu es », nous cherchons à exprimer sa puissance pour devenir ce qu’on est.
Michel Foucault disait: toute prise de parole est une tentative de prise de pouvoir.
La vie est conflictuelle par nature, elle est guerrière. L’homme véritable accepte la dualité et finit même par en rire. La paix et l’amour en sont les récompenses.
Lire l’article sur la philosophie de Nietzsche
3.Les valeurs des forts
Durant l’Antiquité, le bien était la noblesse, la force, l’énergie, la beauté, la grandeur, l’ambition. De nos jours, les valeurs des faibles, celle des esclaves, ont triomphé sur les valeurs des forts, celle des aristocrates.
Ces valeurs sont donc maintenant la médiocrité, la faiblesse, l’égalité, le partage. Il faut toujours se demander qui a l’origine a dit que quelque chose était bon ou bien, car c’était forcément pour son intérêt. Lorsque quelqu’un dit « tenir une épée, c’est mal », c’est peut-être parce que cette personne ne sait pas tenir une épée. Quel intérêt se cache derrière chaque idée?
4.Penser par soi-même
Les Vikings disaient: je crois uniquement en ma force.
Pour les faibles, la faute est toujours les autres. Un homme ne s’en prendra qu’à lui même. Tout part de vous. Il faut se changer soi-même, avant de changer le monde.
« Il ne faut pas demander une charge moins lourde, mais des épaules plus solides » -Saint-Augustin
5.Les valeurs féminines et masculines
De manière symbolique, la masculinité est tout ce qui pénètre l’autre, la féminité est l’acceptation de l’autre en soi. La féminité donne la vie, la masculinité prend la vie.
La masculinité est dans l’honneur, la guerre, la violence, l’autorité, la réserve, la confrontation. La féminité est dans la tolérance, le dialogue, l’émotion, la séduction.
Un homme peut avoir de la féminité et inversement, mais plus il en aura et moins il sera reconnu en tant qu’homme parmi ses pairs ou par le sexe opposé.
6.Spiritualité
Avoir une spiritualité nous soutient dans notre vie.
Un homme qui a une spiritualité est un homme inspiré et pourra alors inspirer l’autre. La spiritualité comme chez les anciens Grecs, c’est croire qu’il y a un destin et que nous sommes là pour l’accomplir.
Le stoïcisme est une philosophie qui explique que tout est réel et rationnel, tout est lié, on accepte avec dignité.
7.Conquérir
La femme, c’est ce que l’homme ne doit pas être et inversement. Plus l’homme sera différent d’elle, plus il les aimera, car elle sera complémentaire, et plus il sera aimé par elle.
L’homme a besoin de conquérir, que ce soit par la femme ou par la guerre, il s’agit du même processus. Le couple est aussi un rapport de puissance et là également l’homme doit conquérir sa propre femme.
L’homme a besoin de se survivre à lui même. Par la conquête, l’homme atteint la fondation.
8.Fonder son clan
L’homme doit créer la fraternité qui reflète sa masculinité. Pour Napoléon, être grand, c’est dépendre de tout. Le clan est la base de la société humaine. Les hommes sont reconnus hommes par d’autres hommes.
Comment fonder son clan:
- Bien choisir ses amis
- Désigner un ennemi commun à affronter au point de vue idéologique et non pas physique
- Vivre dans le réel, se réunir chaque semaine
- Se rendre indispensable
9.Se faire respecter
C’est faire des choses que les autres ne pourront pas se permettre. Cela implique une réserve et de l’estime.
Il ne faut pas se faire des fausses idées comme « le respect est donné naturellement ». Le respect s’impose et se mérite. L’homme est un loup pour l’homme et l’homme n’est pas gentil.
Les six qualités qui enlèvent le respect:
L’isolement, la faiblesse physique, le regard vide ou fuyant, l’absence de caractère (dire non), le manque d’ambition et le vice.
L’homme doit développer une bonne estime de lui pour apporter le respect naturellement. Que puis-je apporter au monde?
Il faut en même temps garder une porte de sortie, prouver qu’on peut partir à tout moment et qu’on est ici en paix.
10.Résister aux influences
Aujourd’hui, on dit qu’être ouvert est positif et qu’être fermé est négatif. Mais ce n’est pas forcément vrai. Il vaut mieux éviter les dépressifs, les jaloux, l’égalitariste, l’extrémiste.
Nietzsche disait qu’un homme doit savoir garder son cœur en bride. Il faut tenir ses émotions et contrôler sa sensibilité. À force d’aimer tout le monde, on n’aime plus personne. Descartes disait que pour sortir de la forêt, il suffit de marcher en ligne droite. Le meilleur moyen de ne pas être influencé, c’est d’être soi-même influenceur.
11.Avoir de l’audace
L’audace permet de sortir du troupeau. Dans l’audace, il y a l’aventure, la guerre, le voyage. Faire des voyages et vivre l’aventure permet de le cultiver. Ne faites pas des voyages pour le divertissement, faites-le pour véritablement grandir et se cultiver.
12.Développer son courage
Les vertus se travaillent. Les différentes formes de courage sont celles qui font face à la mort, à la souffrance, aux responsabilités, aux échecs, aux femmes pour les séduire ou les garder. Le courage n’est pas l’absence du peur, mais la capacité à la surpasser.
13.Toujours apprendre
Rester un élève, le savoir est le pouvoir, la prime est à l’intelligence. Apprendre permet de développer son QI, comprendre le monde, plaire à l’autre sexe et s’adapter. Pour apprendre, allez dans le monde réel, cultivez vos passions, vivez des expériences.
14.Développer son charisme
Le charisme, c’est inspirer la confiance, faire passer ses idées, se faire respecter. On ne peut pas être charismatique tout le temps et partout. Par contre, la masculinité est universelle. Le charisme est une donnée physique pour les hommes: grand nez, front imposant, mâchoire large, regard perçant. La forme, c’est le fond qui remonte à a surface. Rien ne remplacera votre expérience de vie.
15.Le corps
Avoir un corps qui soit prêt au combat. Il faut être capable de répondre à la violence, peu importe si c’est pour perdre ou pour gagner.
« Un corps fort vous obéit, un corps faible vous gouverne. »