Partir pour mieux se retrouver – Par Billy

Voici un nouvel article écrit par Billy. Il nous partage son voyage au Canada et surtout, son voyage intérieur.

Il y a des moments dans la vie où tout nous oppresse. On ne supporte plus le travail, les amis, la famille, les gens ou tout simplement la vie en général. J’avais déjà écrit un article sur mon cheminement vers le minimaliste et ma démission qui fût à ce moment-là le début d’une nouvelle ère pour moi, le fait de m’éloigner m’est venu naturellement .

Pendant une année entière j’ai travaillé dans plusieurs domaines qui ne me correspondaient absolument pas, mais qui me donnaient l’occasion d’être libre de mon temps et puis un jour le décès d’un être cher m’a rappelé que la vie avait une date butoir.

Été 2019 j’ai décidé de prendre mon bagage à main, minimaliste oblige et de partir au Canada.

Libre

Je dois avouer que j’ai mis beaucoup de temps à prendre mon billet d’avion et à préparer les bases de mon voyage, non pas parce que je n’en avais pas envie, mais parce que j’avais peur tout simplement. On peut dire tout ce que l’on veut, mais quitter ses petites habitudes et sa zone de confort n’est pas chose simple. Se détourner de tout ça demande aussi un certain courage surtout quand on le fait seul.

Je me souviens de ce moment où je me suis retrouvé dans l’avion en direction du Canada, je me suis mis à sourire, ce sourire signifiait beaucoup. Cette peur s’est évanouie, et s’est remplacée par l’excitation de vivre autre chose. Il faut savoir que je suis parfois envahi par mon anxiété et qu’elle prend le dessus, mais là, elle avait aussi disparu.

Je me suis retrouvé au Québec, seul avec moi-même, et c’est bien là le plus beau moment que j’ai pu vivre. Il faut dire qu’il faut apprivoiser le fait d’être avec soi. Chaque jour fut différent et l’occasion de me connaître et de me pousser dans mes retranchements. Je suis parti sans savoir ce que j’allais faire ou ce que je souhaitais visiter. Mon objectif était de me faire confiance.

Se nourrir des gens

Voyager seul ne signifie pas être seul tout le temps. J’étais en auberge de jeunesse, une première pour moi et je ne le regrette absolument pas. J’ai eu la chance de faire de belles rencontres que ce soit pour une heure ou pour plusieurs jours.

  • Cette femme qui a laissé sa galerie d’art ouverte et qui m’a tenu littéralement la main pour me faire découvrir la plus belle terrasse du Québec.
  • Cette jeune femme d’une grande spiritualité avec qui j’ai eu de profondes conversations.
  • Cet homme travaillant pour le gouvernement qui m’a ‘’ouvert’’ les portes de sa ville.
  • Cette femme avec qui j’ai ri sous la pluie lors d’une tempête.
  • Ce premier baiser à minuit avec un inconnu.
  • Cet homme religieux qui m’a inspiré et éclairé.
  • Ce prof de yoga avec qui j’ai eu une conversation fabuleuse sur mes intuitions les plus intimes.
  • Retrouver une ancienne amie perdue il y a 10 ans au pied d’une œuvre d’art.

Encore et bien d’autres qui m’ont tellement inspirer et redonner confiance à l’être humain et à sa générosité.

Je dois dire que la plus belle rencontre que j’ai pu faire lors de ce voyage c’est… Moi.

Moi

Oui ça peut paraître présomptueux de dire cela, mais c’est la vérité. Mon objectif était d’être avec moi et de me trouver et ça été le cas à un point où j’ai rallongé mon séjour. Cette perte de cet être cher m’a permis de me pousser à voyager et de vivre des choses que jamais je n’aurais pu vivre si j’étais resté dans ma zone de confort.

Il y a une chose importante à savoir c’est qu’un voyage est fait pour soit et non pour les autres. Il faut vivre ce voyage selon nos envies, c’est notre périple et à personne d’autre. On m’a souvent dit « alors, tu as été dans la nature, fait du kayak et réalisé de grandes randonnées ? ». Moi je dis que j’ai suivi mes envies.

  • J’ai visité un bon nombre d’églises.
  • J’ai admiré les œuvres d’art dans les musées.
  • J’ai arpenté les rues et observé l’architecture.
  • Je me suis promené dans les parcs au son des musiciens.
  • J’ai appris à aimer.
  • Je me suis perdu dans mes pensées .
  • J’ai dansé sur le sable en communiquant avec les gens de tout horizon.

La suite

Depuis cet été, je suis reparti au Canada deux fois où la aussi j’ai vécu de belles choses, pris certaines décisions et j’ai pensé à m’installer là-bas quelque temps.

Le retour n’a pas été facile, il faut bien l’avouer. Une forte dépression s’en ai suivie ce qui est souvent le cas quand les voyageurs rentrent après une période intense en émotions. Ce break dans ma vie m’a été très bénéfique et mon entourage s’est rendu compte que j’avais changé et que j’étais devenu moi-même à cent pour cent.

Depuis je prends le temps de partir aussi souvent que possible, car oui on a besoin de prendre le temps de se retrouver et de procrastiner, quitte à prendre des risques professionnels et financiers. Au final la vie ne tient qu’à un fil, alors autant en profiter.

J’écris cet article de Montréal dans un coffee shop qui fait office de brocante entourée de vieilleries. Il neige, il fait moins vingt degrés dehors, mais mon cœur n’a jamais été aussi chaud.

4 comments

  1. Ce n’est pas juste la peur de l’inconnu mais aussi les obligations légales selon notre situation économique ou plutôt notre statut sociaux-économique qui fait parfois peur d’avancer vers quelque chose. Y a beaucoup de gens vulnérables à cause de leur statut économique difficile à vivre et des risques. Le logement n’est plus abordable au Québec et le fait d’aller vers le partage du loyer engendre un paquet de problèmes inattendus comme te rendre conjoint par la force légal et ça a une incidence fiscale importante pour la vie. Rendu là, le minimalisme n’aidera pas. Un simple logement peut te rendre la vie impossible pour toutes sortes de raisons.

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    1. Merci pour votre commentaire Dan.
      En effet, pour ma part, le fait d’avoir eu quelques réserves financières me confortaient dans mon changement professionnel. Même si certains diront qu’il y a toujours possibilité de se débrouiller et que l’argent ne devrait pas être une limite. Je pense que selon la situation, cela peut l’être. Imaginons aujourd’hui que je sois responsable d’une famille de cinq enfants, j’y réfléchirai sans doute à deux fois avant de quitter un travail du jour au lendemain. Mais si on est célibataire et sans charges, c’est un peu plus facile je dois l’avouer.
      Grégory

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