La semaine passée, je devais remettre un dossier à l’administration. On m’a dit « Rapportez votre dossier complet sous clé USB. Parce que nous aussi on fait zéro déchet ». On se moque de qui?
Depuis quand le numérique devient-il plus écologique que le papier? Soyons honnêtes, le numérique n’a pas été conçu pour sauver la planète (lire l’impact de notre consommation digitale). Il a été créé pour nous faciliter la vie (même si là aussi j’ai parfois quelques doutes) et aller plus vite dans nos procédures.
L’autre jour, je regardais un emballage de biscuits en magasin. Il était indiqué « carton recyclable et plastique pas encore recyclable ». « Pas encore »? C’est comme si on disait au consommateur, « ne t’en fais pas mon coco, ça pollue encore la planète, mais ce n’est pas de ta faute, car plus tard peut-être on trouvera une solution. Peut-être ».
La vérité. Oui ça peut piquer.
Réfléchissons bien au profil type des gens qui pratiquent le zéro déchet dans notre société moderne. Je vais aller dans la caricature et je me trouve en premier dans ce profil, car j’y ai appartenu et j’en suis encore sous certains aspects. Il ne s’agit en aucun cas de lancer la pierre, mais juste se rendre compte de ce qu’on fait. Si vous ne faites pas partie de cette description, alors tant mieux et bravo. N’hésitez pas à compléter et à donner votre avis en commentaire.
Donc selon moi, les personnes qui font zéro déchet sont plutôt les bobos écolos de la couche moyenne qui possèdent une habitation avec plusieurs pièces ou habitent les grandes villes, sortent au moins une fois à l’extérieur par semaine pour boire, manger, s’amuser, se cultiver et consomment encore même si ce ne sont que des expériences ou de l’immatériel (en temps normal bien entendu, hors confinement ^^). Ces personnes peuvent posséder une voiture, vont en vacances en avion, ont un smartphone, consomment internet en utilisant leurs emails, en regardant des vidéos sur YouTube, en étant sur les réseaux sociaux ou en regardant Netflix. Elles s’achètent encore des vêtements fabriqués à l’étranger et qui viennent soit par camion ou par bateau. Elles consomment de la viande et/ou mangent des aliments qui viennent aussi de l’étranger par bateau ou par avion.
Ces personnes sont cultivées et conscientes de leur responsabilité dans la dégradation de la planète, mais heureusement, on a trouvé une idée pour les déculpabiliser: le zéro déchet.
On leur fait croire que par ce mode de vie, elles font du bien à la planète. C’est là où se trouve toute la nuance. Il ne s’agit pas de faire du bien, mais plutôt de faire moins mal. Et qu’on ne me sorte pas l’expression du colibri et de la petite goutte qui éteint l’incendie. Quelqu’un a-t-il déjà vu des millions de colibris éteindre un feu de forêt? Non, car pour cela, on a inventé des gros avions bombardiers à eau. Bon aller, j’exagère. C’est vrai, j’ai l’air d’avoir un ton agacé parce que j’ai l’impression que ce mode de vie est utilisé à tout va et parfois pour justifier des comportements qui ne sont pas compatibles. Je ne dis pas non plus qu’il ne faut rien faire. Dans tous les cas, cela rendra la situation moins pire et c’est déjà ça. Et peut-être suis-je un peu trop pessimiste. J’ose espérer me tromper et croire que le zéro déchet sauvera la planète.
Par contre
Ce dont je suis convaincu, c’est que ce mode de vie est excellent pour faciliter son quotidien et avoir un plus bel intérieur. Des lentilles dans un bocal, c’est bien plus joli que des lentilles emballées dans du plastique, c’est certain. Et puis c’est tellement fun de produire son propre dentifrice (j’ai vraiment dit fun?) et quel plaisir de bien s’habiller (ah ça c’est fun).
En conclusion, adoptons le zéro déchet, oui. Mais faisons-le de manière honnête et consciente. C’est pour se faire plaisir certainement. Mais pas pour sauver la planète, sûrement pas. Entendez-moi bien, j’adore notre planète et je fais mon maximum pour la sauver. Si on veut vraiment sauver la planète, il vaut mieux s’acheter une cabane dans les bois et devenir totalement autonome, sans voiture et sans internet, sans électricité reliée à une centrale, en cultivant nos légumes et en passant nos journées à tricoter des pulls avec de la laine qui provient de nos propres moutons. Des moutons qu’on pourra manger de temps en temps, ça aussi on peut encore choisir en fonction des préférences. Sinon, on peut aussi devenir végétarien par fainéantise.
Tout comme le minimalisme, je suis convaincu que le zéro déchet est un mode de vie extraordinaire pour se faciliter le quotidien, prendre plus de plaisir, prendre soin de sa santé et indirectement faire un peu moins mal à la planète. Donc, je ne peux que vous encourager à l’adopter.
Et pour les personnes qui le souhaitent, vous pouvez calculer votre empreinte écologique sur cet outil conçu par WWF.
N’hésitez pas à donner votre avis sur cet article!
Ps: peut-être aurais-je du intituler cet article « pourquoi le zéro déchet est utilisé pour faire du green washing » ou « mon coup de gueule à ceux qui prétextent faire du zéro déchet ». À vous de me dire ^^
Ben
Mon dieu, votre article est un exemple en terme de sophismes…
leminimaliste
Bonjour Ben, merci pour votre message.
Pouvez-vous préciser davantage afin de mieux comprendre votre pensée?
Merci!